logo

"Airbnb, mauvais coucheur"

Au menu de cette revue de presse française, lundi 7 août, le bilan des trois premiers mois de la présidence Macron, la feuille d’impôts ultra-légère d’Airbnb en France. Les ravages du tourisme de masse. Et la baignade dans la Seine en 2024.

Le + : Recevez tous les matins la Revue de presse de France 24 sur votre iPhone ou sur tout autre mobile. Et également toujours sur votre PC en devenant fan sur Facebook
Au menu de cette revue de presse française, les trois mois de la présidence Macron.
Trois mois après l’élection d’Emmanuel Macron, l’Opinion dresse le bilan de cette période de «rodage» pour la majorité. Popularité du président en chute libre, couacs en série chez les députés et les ministres, dont beaucoup sont des novices en politique. «Macron et les apprentis »: d’après le journal, le chef de l’Etat juge déjà qu’une partie de ses troupes n’arrive plus à le suivre – «par manque d’entraînement ou, plus grave, par manque d’appétence», à tel point qu’un «ajustement ministériel» serait envisagé pour l’automne, après les sénatoriales. La méthode Macron? Un «management» inspiré de l’entreprise privée, «exigeant, parfois épuisant pour les ministres», selon le Figaro, qui raconte que le président a pris l’habitude de leur envoyer des messages à toute heure du jour et de la nuit. Emmanuel Macron aurait aussi prévenu les membres du gouvernement, dont les vacances débutent mercredi, qu’ils devront rejoindre leur ministère rapidement en cas d’urgence. Où partent les ministres? En Bretagne et en Espagne pour Jean-Yves Le Drian, en Italie et au pays basque, pour Bruno Le Maire, selon le Figaro, qui indique aussi que la destination phare de cette année, c’est la Corse, où se rendront Nicolas Hulot, Agnès Buzyn ou encore Marlène Schiappa. Edouard Philippe, lui, partagera son temps entre le sud-est et le sud-ouest. Quant à Emmanuel Macron, on ignore toujours pour le moment où il posera ses valises.
Vacances aussi pour les députés, avec la fin de la session parlementaire, mercredi. D’après le Parisien, la plupart d’entre eux ont déjà quitté Paris, avant même de se prononcer sur le projet de loi sur la moralisation de la vie politique. Au point que certains redoutent que le texte, qui doit être adopté à la majorité absolue, ne puisse pas être voté - un cafouillage que les responsables de la République en marche à l’assemblée assurent pouvoir éviter. Pas évitée, en revanche, la polémique sur la création d’un statut de la Première dame, évoquée, justement, au moment des débats sur la moralisation de la vie politique. Le Huffington Post rapporte qu’une pétition contre le projet d’Emmanuel Macron de donner un «rôle public» à son épouse, mais «non rémunéré par le contribuable», a déjà recueilli plus de 150 000 signatures. «Il n’y a aucune raison pour que l’épouse du chef de l’Etat puisse obtenir un budget sur les fonds publics», affirme cette pétition, en mettant en avant le contexte d’économies que veut réaliser le gouvernement. «Brigitte rémunérée pour répondre aux lettres?» - l’idée rend furieux l’ex-candidat à la présidentielle François Fillon, d’après le dessinateur Willem pour Libération, qui le montre, fulminant: «C’était le job de Penelope!».
Un mot à présent de ces révélations du Parisien, qui affirme que la société AirBnB a payé moins de 100 000 impôts en France l’année dernière. 92 944 euros, très précisément, alors que l’Hexagone est son deuxième marché au monde. Cest un peu mieux que les 69 168 euros versés en 2015, mais c’est toujours « ridiculement bas », d’après le journal, qui rappelle que le site d’hébergement a proposé plus de 400 000 annonces en France cette année, dont 60 000 rien qu’à Paris, la ville qui propose le plus d’annonces dans le monde. Comment fait Airbnb pour se retrouver avec cette feuille d’impôts ultra-légère? En recourant à ce qu’on appelle «l’optimisation fiscale», qui n’a rien d’illégal – en installant son siège social en Irlande, où l’impôt sur les sociétés n’est que de 12,5%, l’un des plus faibles d’Europe. C’est là qu’Airbnb facture ses clients. Un procédé qui «illustre le mode de gestion de la plupart des géants d’internet», dénonce le Parisien, qui évoque «la nécessité d’apporter une réponse à ce tour de passe-passe fiscal et d’impulser une initiative européenne» - une initiative que «la crainte de représailles américaines» semblerait pour l’instant refroidir.
Le site Airbnb contribue au développement du tourisme de masse en Europe. La Croix s’est penché sur les conséquences d’un phénomène accusé de faire des «ravages» sur le Vieux continent. Habitants excédés, sites naturels abîmés ou pollués, villages muséifiés – les dégâts du tourisme de masse sont nombreux, jusque dans les grandes villes, où il occasionne une pression très forte sur l’immobilier, comme en atteste l’exemple de Lisbonne, la capitale portugaise, où les prix ont augmenté de 30% ces dernières années. Le spécialiste du tourisme Philippe Violier, qui relativise certains discours sur ses effets négatifs, qui viennent souvent d’élites «soucieuses de rester entre soi», parle de «dilemme» pour les autorités, qui doivent concilier à la fois les intérêts locaux et les retombées financières et démographiques.
On termine avec le projet de la ville de Paris d’assainir la Seine d’ici 2024. Les détails de l’opération, dont le but est d’honorer les engagements pris pour les Jeux olympiques de 2024, sont à lire dans le Parisien. Destinée à permettre la baignade des athlètes qui participeront aux 10km nage libre et au triathlon, elle devrait permettre aussi aux Parisiens qui n’en n’ont plus le droit depuis 1923 d’y tremper un orteil, et plus si affinités.
Retrouvez tous les matins sur France 24 la Revue de presse française(du lundi au vendredi, 6h23-7h10-10h40 heure de Paris) et la Revue de presse internationale(du lundi au vendredi à 9h10 et 13h10). Suivez également tous les week-ends en multidiffusion la Revue des Hebdos.