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Au Nigeria, plus de 50 personnes enlevées par des hommes armés
Des bandits armés ont enlevé, vendredi, une cinquantaine de personnes, à Sabon Garin Damri, dans le nord-ouest du Nigeria, selon un rapport d'experts pour l'ONU. La région de Zamfara est en proie à des enlèvements de masse de plus en plus fréquents, indiquent ces derniers.
Une photo d'archive montrant des soldats nigérians en train de faire l'inventaire, le 21 avril 2022, des armes légères et de petit calibre récupérées auprès de bandits lors d'une opération dans l'État de Plateau, au centre-nord du Nigeria. © Pius Utomi Ekpei, AFP

Une tendance inquiétante aux rapts de masse. Des hommes armés ont kidnappé plus de 50 personnes dans le nord-ouest du Nigeria cette semaine, selon un rapport d'experts sur la surveillance des violences dans le pays rédigé pour l'ONU et consulté par l'AFP dimanche 3 août.

Des "bandits armés" ont fait irruption vendredi 1er août dans le village de Sabon Garin Damri dans l'État de Zamfara, selon le rapport, dans une région qui souffre de longue date de la violence des gangs qui kidnappent les populations pour des rançons, pillent les villages et prélèvent des taxes.

Le rapport précise que si l'attaque de vendredi était le premier incident d'"enlèvement de masse" dans ce secteur cette année, "la tendance récente des enlèvements de masse dans le Zamfara est préoccupante". Le document note "un changement de stratégie des bandits vers des attaques de plus grande envergure dans le nord de Zamfara". Un porte-parole de la police de cet État n'a pas répondu à une demande de commentaire.

Les militaires dépassés

Les États du centre et du nord-ouest du Nigeria sont, depuis des années, terrorisés par des gangs de criminels appelés "bandits" par les autorités.

Les violences, qui étaient à l'origine liées à des conflits pour les droits à la terre et à l'eau entre éleveurs et agriculteurs, se sont transformées en affrontements liés au crime organisé, avec des gangs prenant le contrôle de communautés rurales où le gouvernement est peu ou pas présent.

Depuis 2011, le trafic d'armes s'est intensifié et le Sahel dans son ensemble a sombré dans le chaos.

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Une coopération croissante entre gangs armés et jihadistes, responsables d'une insurrection armée depuis 16 ans dans le nord-est, aggrave les attaques face à des militaires qui semblent dépassés malgré une meilleure coordination entre l'armée de l'air et l'armée de terre. L'apparition récente du groupe jihadiste Lakurawa dans le nord-ouest a renforcé l'insécurité dans la région.

Affrontements meurtriers avec les forces de l'ordre

Le mois dernier, des "bandits" dans le Zamfara ont tué 33 personnes qu'ils avaient kidnappées en février malgré le versement d'une rançon de 33 700 dollars, ont déclaré des responsables locaux et des habitants à l'AFP, qui affirment que trois bébés sont morts en captivité.

Il y a deux semaines, au moins 95 membres de ces gangs ont été tués lors d'un assaut aérien et terrestre dans l'État du Niger.

La semaine dernière, les forces de l'ordre nigérianes ont tué 45 "bandits", lors d'une fusillade dans le centre du pays, selon un rapport d'experts.

Cette offensive a été lancée après des rapports des renseignements avertissant d'une attaque en préparation dans et autour de la zone d'Iburu, selon le rapport.

Avec AFP