L'Algérienne Kaylia Nemour est devenue championne du monde des barres asymétriques, à Jakarta, le 24 octobre 2025. © Yasuyoshi Chiba, AFP
Kaylia Nemour devient, vendredi 24 octobre, la première gymnaste africaine de l'histoire à être sacrée championne du monde. À seulement 18 ans, l'Algérienne s'est montrée éblouissante en finale de son agrès de prédilection : les barres asymétriques, à Jakarta, en Indonésie.
Avec un score exceptionnel de 15,566 points, elle a devancé de plus d'un point sa dauphine, la Russe Angelina Melnikova (14,500 points), titrée jeudi au concours général. La Chinoise Yang Fanyuwei (14,500 points également) complète le podium.
Dernière à s'élancer dans la capitale indonésienne, elle devait dépasser les 14,500 points de la Russe Melnikova pour se parer d'or. Un score qui semblait largement accessible pour Kaylia Nemour après ses 15,533 points des qualifications mardi.
Après sa déception au concours général, jeudi, conclu avec une frustrante quatrième place - alors qu'elle pouvait légitimement rêver d'une médaille - elle n'a pas tremblé, vendredi, pour aller chercher la couronne mondiale, exécutant les difficultés de sa routine à la perfection dans son justaucorps vert pailleté.
"Elle aurait pu gagner même avec des erreurs, mais elle n'a pas joué petit bras. Elle est quand même allée chercher la note maximale", a apprécié sa nouvelle entraîneuse Nadia Massé.
Kaylia Nemour, passée de la France à l'Algérie il y a deux ans à la suite d'un conflit avec la Fédération française, s'impose désormais comme l'une des plus grandes étoiles actuelles de la gym.
Elle avait déjà été sacrée championne olympique aux barres l'an dernier à Paris, où elle avait déjà offert à l'Afrique le premier titre de son histoire en gymnastique.
Depuis les Jeux, la jeune femme a pourtant connu une année mouvementée. Au printemps, elle a décidé de quitter son club formateur d'Avoine, près de Tours, pour partir s'entraîner à Dijon. Elle avait alors dénoncé les "humiliations" subies pendant des années et "l'emprise" exercée par ses anciens entraîneurs à Avoine.
"Cette médaille représente plus que la performance", a poursuivi Nadia Massé auprès de l'AFP. "Elle a eu le courage de quitter ce qu'elle ne voulait plus. Pour elle, ça montre que se sentir bien est aussi important que tout le reste. C'est une vraie championne avec une résilience hors du commun."
Nouvelle finale à la poutre
Elle aura encore l'occasion de monter sur un podium samedi puisqu'elle dispute la finale de la poutre. Lors des qualifications, elle avait réussi à se faufiler en finale malgré une chute sur cet agrès.
"Maintenant qu'elle a atteint son objectif d'être championne du monde, elle peut partir dans l'état d'esprit qu'elle n'a rien à perdre", affirme sa coach.
Dans les autres finales du jour, Jake Jarman (14,866 pts) et Luke Whitehouse (14,666 pts) ont réalisé un impressionnant doublé britannique au sol. Ils ont partagé le podium avec le champion olympique philippin Carlos Yulo (14,533 pts).
Au cheval d'arçons, le titre est revenu au Chinois Hong Yanming, tandis que la finale des anneaux a été remportée par l'Américain Donnell Whittenburg.
Enfin au saut, la Russe Angelina Melnikova, qui concourt sous drapeau neutre, a décroché l'or. Déjà sacrée au concours général jeudi, comme en 2021, elle remporte le premier titre mondial de sa carrière sur un agrès.
Avec AFP