Les quelques 2 500 migrants évacués vendredi matin de campements sauvages qu'ils occupaient dans le nord de Paris se sont vus proposer des solutions d'hébergements provisoires en Île-de-France.
L'évacuation de campements aux conditions de vie déplorables qui s'étaient créés près d'un centre humanitaire pour migrants saturé dans le nord de Paris, porte de la Chapelle, a débuté vendredi 7 juillet, à l’aube. L'opération est menée par la préfecture de police, la préfecture d'Île-de-France, l'Office français d'immigration et d'intégration (Ofii), la Ville de Paris et les associations France terre d'asile et Emmaüs.
Les migrants se verront "proposer une solution d'hébergement provisoire en Île-de-France", ont indiqué dans un communiqué commun la préfecture de police et la préfecture d'Île-de-France, soulignant que les campements illicites présentaient "des risques importants pour la sécurité et la santé de leurs occupants comme des riverains".
Selon le secrétaire général de la préfecture d'Île-de-France, François Ravier, l'évacuation porte sur "2 500 personnes au moins". "On a trouvé une vingtaine de structures en Île-de-France, essentiellement des gymnases, où une centaine de bénévoles sont sur place", a-t-il précisé.
Cette évacuation, la 34e depuis juin 2015 à Paris, était très attendue alors que les campements ne cessaient de grossir et que les conditions de vie de s'y dégrader ; attendue aussi bien d'un point de vue sanitaire qu'en raison des tensions communautaires. Les associations, redoutant pour la vie même des migrants, dénonçaient des conditions de vie déplorables et l'absence de structures sanitaires. Selon Pierre Henry, directeur général de France terre d'asile chargée des maraudes, le campement grossissait chaque semaine avec "200 personnes supplémentaires".
Une proposition de loi "clés en mains"
Compte-tenu de l'accélération des arrivées de migrants dans la capitale, le dispositif d'accueil sature malgré les orientations vers des centres d'hébergement ailleurs en France, qui s'avèrent insuffisantes. Depuis le démantèlement de la "Jungle" de Calais en octobre, Paris est devenue le plus grand centre de transit pour les migrants souhaitant demander l'asile.
Dans quelques jours, le ministère de l'Intérieur doit présenter des mesures sur l'asile et la lutte contre l'immigration irrégulière. La maire de Paris, Anne Hidalgo, a pour sa part dévoilé jeudi une proposition de loi "clés en mains" sur l'accueil des migrants et l'intégration des réfugiés, avec notamment un Haut-Commissaire placé auprès du Premier ministre.
Avec AFP