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C’est officiel : les autorités chinoises suspectent le bus enjambeur de voitures d'être une pure escroquerie

Les doutes qui planaient sur le révolutionnaire Transit Elevated Bus, jamais lancé, sont désormais confirmés. Une enquête pour financement illégal a été ouverte, a annoncé dimanche la police chinoise.

Il avait fait sensation sur Internet. L’an dernier, on avait osé vous le présenter comme le "bus du futur". Sur le papier, il promettait d’en finir avec les bouchons en enjambant les voitures. Les premiers essais, en août 2016, laissaient imaginer que la Chine allait peut-être un jour voir ses bouchons diminuer. Mais le Transit Elevated Bus n'est plus ressorti de son hangar et les investisseurs se sont tous retirés dans les semaines et mois qui ont suivi. Dernier épisode du feuilleton : la police de Pékin a annoncé dans un communiqué, repris sur Weibo dimanche 2 juin, avoir ouvert une enquête pour soupçons de financement illégal.

Le site des essais et ses 300 mètres de rails, dans la ville portuaire de Qinhuangdao, dans le nord-ouest de la Chine, sera entièrement démantelé par les autorités. 

Un mirage pour investisseurs ?

Les autorités soupçonnent en effet une vaste escroquerie orchestrée par la firme de crédit en ligne Huaying Kailai. Fondée par Bai Zhimming, cette société est accusée d'avoir floué ses investisseurs, explique la police qui a déjà procédé à une trentaine d'arrestations. La police craint que l'argent des investisseurs n'ait pas été entirèrement utilisé pour le projet qui aurait simplement servi de prétexte pour amasser des fonds. Elle cherche aujourd’hui à récupérer les fonds et invite tous les investisseurs du TEB potentiellement lésés à signaler.

Le projet aurait pu servir de prétexte pour amasser des fonds

Huaying Kailai avait en effet déjà été placée sous stricte surveillance par une commission du gouvernement. Déjà 72 investisseurs privés ont déposé plainte contre Huaying Kailai, d’après le Southern Metropolis Daily.

Un retour sur investissement suspect

Après l’annonce de sa création, des experts et journalistes chinois avaient rapidement douté de la faisabilité du projet et fait état des risques de sécurité que le bus pouvait poser au milieu du trafic routier. D’autres s'étaient interrogés sur l’offre d’investissement dont le ticket d'entrée était fixé à 150 000 dollars avec une promesse de bénéfice à deux chiffres : 12 % par an. Trop beau pour être vrai ? Les experts n’avaient sans doute pas tort.  

Cette enquête intervient alors qu'une série de scandales financiers ébranle la Chine. Le site Ezubao, une autre société de crédit en ligne, avait ainsi détourné 7,6 millliars de dollars et lésé près d'un million de personnes. Face à cette situation, les investisseurs n'hésitent plus à descendre dans la rue pour manifester leur mécontentement, note Quartz. Avec le TEB, dont l'histoire avait fait le tour du monde, les autorités chinoises ont sans doute à cœur de faire un exemple.

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