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Les Premiers ministres indien et pakistanais réunis en Égypte

Les Premiers ministres indien et pakistanais ont entamé des discussions en marge du sommet des non-alignés, en Égypte. En froid depuis les attentats de Bombay, les deux puissances nucléaires pourraient amorcer un nouveau virage diplomatique.

AFP - Les Premiers ministres indien et pakistanais ont commencé jeudi à s'entretenir en marge du sommet des Non-alignés en Egypte, deuxième rencontre à un aussi haut niveau entre les deux pays depuis les attentats de Bombay en 2008.

Le chef du gouvernement pakistanais, Yousuf Raza Gilani, et son homologue indien Manmohan Singh se sont retrouvés à Charm el-Cheikh, station balnéaire sur la mer Rouge, a constaté un journaliste de l'AFP.

Cette réunion pourrait relancer le laborieux processus de paix amorcé en janvier 2004 entre les deux puissances nucléaires militaires de l'Asie du sud et gelé depuis les attentats de Bombay.

Ces attaques ont fait 174 morts (dont neuf des dix assaillants) en novembre 2008 et ont été imputées par New Delhi à un groupe armé pakistanais avec la complicité des services de renseignement militaires d'Islamabad.

M. Singh a récemment espéré qu'Islamabad s'engagerait à agir contre les responsables des attaques, estimant "essentiel que le Pakistan prenne des mesures fortes et efficaces contre les ennemis de la paix".

Le Pakistan a indiqué qu'il jugerait "probablement" les cinq accusés cette semaine.

Mercredi à Charm el-Cheikh, M. Gilani a montré un certain optimisme, affirmant que les relations entre son pays et l'Inde étaient sur la bonne voie.

"Il y a récemment eu une certaine évolution dans nos relations avec l'Inde", a-t-il dit. "Nous croyons qu'une paix durable en Asie du sud est réalisable".

Pour préparer la rencontre entre MM. Singh et Gilani, le secrétaire indien aux Affaires étrangères Shivshankar Menon s'est entrenu avec son homologue pakistanais Salman Bashir.

"Nous avons eu de bonnes discussions détaillées. Nous sommes toujours dans le processus de dialogue", a dit M. Menon mercredi soir.

Plus de 50 chefs d'Etat se sont réunis à Charm el-Cheikh pour discuter notamment de la crise financière, en appelant à un "nouvel ordre mondial" faisant une place plus large aux pays en voie de développement.

Lors de la cérémonie d'ouverture, le président cubain Raul Castro a affirmé que ces pays avaient été les plus durement frappés par la crise.

"Chaque pays doit rechercher des solutions justes à la crise économique mondiale", a déclaré M. Castro. "Nous demandons un nouvel ordre monétaire et économique international. Nous devons restructurer le système financier international pour prendre en compte les besoins des pays en développement."

Le dirigeant libyen Mouammar Kadhafi s'est lui insurgé contre la "non-représentativité" du Conseil de sécurité des Nations unies, qu'il a qualifié de "terroriste".

Et Manmohan Singh, a pour sa part affirmé que les Etats-membres du mouvement devraient jouer un rôle plus important sur la scène internationale.

"Les processus décisionnels, aux Nations unies ou dans les institutions financières internationales, continuent d'être basés sur des chartes écrites il y a plus de 60 ans, bien que le monde ait largement changé depuis", a-t-il dit.

"Les pays en développement doivent être pleinement représentés aux échelons de prise de décision des institutions internationales", a-t-il ajouté.

L'Inde est avec l'Egypte un des membres fondateurs du mouvement des Non-alignés, créé en 1955, en pleine guerre froide, par des Etats qui entendaient se distancier des blocs de l'Est et de l'Ouest.

Mais aujourd'hui, après l'effondrement de l'URSS et le bouleversement de l'équilibre mondial, sa raison d'être est en question.