envoyé spécial France 24 à Roland-Garros – Le tableau féminin de Roland-Garros a livré son verdict au soir des demi-finales. La Lettone Ostapenko a triomphé de la Suissesse Bacsinszky et retrouvera en finale la Roumaine Halep, qui a parfaitement manoeuvré la Tchèque Pliskova.
"Mon premier match professionnel, je l'ai joué à Lenzerheide, en Suisse, un 8 juin... et je me suis fait deux claquages, un à chaque cuisse... J'ai dû abandonner." À quelques jours de sa deuxième demi-finale à Roland-Garros, la Suissesse Timea Bacsinszsky se remémorait quelques mauvais moments. Ce 8 juin 2017, jour de son 28e anniversaire, ne lui laissera pas un souvenir plus savoureux. Opposée en demie à la Lettone Jelena Ostapenko, qui fêtait ses 20 ans ce jour également, la tête de série n°30 n'a rien pu faire face à la fougue de sa jeune adversaire, qui a brillamment décroché son billet pour la finale du grand chelem parisien.
Pour son tout premier match sur le court Philippe-Chatrier, la 46e joueuse mondiale a fait étalage de tout son talent : aussi puissante en coup droit qu'en revers, parfois même inspirée sur quelques amorties bien senties, la sensation de cette édition 2017 a littéralement fait le match. En face, Bacsinszky l'a joué à l'expérience. Dominée dans l'échange tout au long d'un premier set qu'elle a dû laisser filer (7-6), elle a cassé un peu le rythme dès le début de la deuxième manche et poussé la Lettone à la faute. Une formule qui a fonctionné un temps, puisqu'elle a fini par recoller à un set partout (6-3).
Ça passe ou ça casse
Mais les chiffres ne mentent pas : la Suissesse a finalement payé le fait de n'avoir été que le second rôle de cette demi-finale, avec 22 coups gagnants pour 19 fautes directes. Un bilan beaucoup plus rationnel que celui de son adversaire (50 coups gagnants pour 45 fautes directes), et c'est peut-être ce petit grain de folie qui lui aura manqué pour disputer, samedi 10 juin, sa toute première finale de grand chelem. Score final : 7-6, 3-6, 6-3.
La belle histoire lettone aura donc duré toute la quinzaine. Jamais Ostapenko n'avait passé les 16e de finale d'un grand chelem... Elle s'est offert ce jeudi une toute première finale avec une autorité rare chez une joueuse de cet âge. Et si elle parvient à gommer l'énorme déchet provoqué par son jeu spectaculaire, nul doute que ce ne sera pas la dernière.
Halep en finale
Mais avant de penser à l'avenir, Jelena Ostapenko devra être bien présente, samedi, sur le court Philippe-Chatrier. Après avoir éliminé la championne olympique Monica Puig (41), puis Lesia Tsurenko (42e) en 16e, Samantha Stosur (22e) en 8e, Caroline Wozniacki (12e) en quart et donc Bacsinszky, elle devra se défaire d'une ultime adversaire : la Roumaine Simona Halep.
Une vraie cliente sur terre battue, et qui a réalisé une quinzaine presque parfaite jusqu'alors. Face à la Tchèque Karolina Pliskova, tête de série n°2, la numéro 4 mondiale a confirmé qu'elle avait tout d'une lauréate en puissance. Intraîtable en fond de court, elle n'a laissé aucune opportunité à son adversaire dans la première manche. Et même bousculée ensuite, elle est parvenue à s'imposer en trois sets (6-4, 3-6, 6-3)
Finaliste malheureuse en 2014, Halep présente une caractéristique fondamentale pour contrarier l'ascension d'Ostapenko : une défense de fer. Et c'est sur ce point qu'elle devra être une nouvelle fois impressionnante, si elle veut devenir la première joueuse roumaine à soulever le trophée Suzanne-Lenglen depuis Virginia Ruzici, victorieuse en finale des Internationaux de France en 1978.