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Une page de l'histoire du football italien s'est tournée dimanche, avec les adieux au terrain du magicien Francesco Totti, qui a disputé à 40 ans son dernier match avec son club de toujours, l'AS Roma.

Après presque 25 ans de fidélité à son club de toujours, le légendaire meneur de jeu Francesco Totti a disputé, dimanche au Stade Olympique, son dernier match officiel avec l'AS Rome.

"On y est. Le moment est arrivé", a déclaré le champion du monde 2006, micro en mains et larmes aux yeux, après la victoire des Giallorossi face au Genoa (3-2), lors de la dernière journée de Serie A.

"J'enlève ce maillot pour la dernière fois, même si je n'y suis pas prêt et que je ne le serai peut-être jamais, a déclaré Francesco Totti, 40 ans, champion d'Italie en 2001 avec la Roma. Cette fois, j'ai peur, cette fois, ça n'est pas un penalty à tirer. Cette fois, j'ai besoin de vous."

Juste avant, "il Capitano" avait effectué un tour d'honneur, dont la première moitié avait été émotionnellement gérable. La deuxième l'a été nettement moins et l'idole a beaucoup pleuré. Il n'était vraiment pas le seul.

"Totti est la Roma"

Avant le match, la Curva Sud, celle des Ultras de la Roma, avait déployé un tifo avec un message limpide : "Totti est la Roma". Le numéro 10, adulé pour sa finesse technique, a alors un peu perturbé le protocole et est allé saluer ces supporters qui le suivent depuis toujours et qui dimanche sont venus chanter un peu plus fort qu'il n'y a "qu'un seul capitaine".

Les premières banderoles avaient été sorties jeudi devant le Colisée - "Tu sors du terrain seulement pour entrer dans la légende" -, ou samedi à Trigoria, près du centre d'entraînement du club giallorosso : "Pour nous, tu seras toujours le soleil qui ne se couche jamais".

Même les vieux rivaux de la Lazio lui ont rendu hommage avec ce message à l'Olimpico lors de Lazio-Inter: "Les ennemis d'une vie saluent Francesco Totti".

"Ce club et cette ville ont été ma vie. Toujours"

Né en plein cœur de Rome, Francesco Totti est présent partout dans la capitale italienne, qui vibre pour le ballon rond. On le retrouve en portrait géant sur la façade d'un immeuble de son quartier d'enfance, en graffiti ou en pochoir sur les murs, en édition limitée sur les tickets de métro, tatoué sur les bras des tifosi, et ancré plus profondément encore dans les mémoires des habitants de cette ville.

Si les adieux de dimanche sont un peu tristes, c'est aussi que la dernière saison romaine de Totti n'a pas été très bien gérée, le club donnant l'impression de vouloir le pousser hors du terrain alors que lui voulait manifestement continuer.

"Je suis fâché et énervé. Ils n'ont pas voulu le faire jouer, mais je suis sûr qu'il aurait pu mettre ses 20 buts en championnat tranquillement", pestait ainsi en début de semaine son ancien coéquipier Vincent Candela, interrogé par l'AFP.

"Ce club et cette ville ont été ma vie. Toujours", avait de son côté écrit Totti en début de saison dans un long texte sur son amour pour les couleurs jaunes et rouges. Il va désormais devoir faire sans le club, mais ce n'est sans doute pas lui qui y perdra le plus.

Avec AFP