Après avoir obtenu une réunion avec les administrateurs et des garanties du ministre du Travail, Xavier Darcos, les salariés de l'entreprise Nortel de Châteaufort (Yveline) ont décidé de retirer le dispositif censé faire "sauter" leur site.
AFP - Les salariés grévistes du spécialiste des télécommunications Nortel France SA (NNSA) ont retiré mercredi matin les onze bonbonnes de gaz qu'ils avaient placées la veille sur le site de Châteaufort, a constaté une journaliste de l'AFP.
"Aujourd'hui, on a une couverture médiatique; les bonbonnes c'était un acte symbolique fort pour dire qu'on nous poussait à l'extrême", a déclaré à l'AFP Christian Berenbach, délégué CFTC. "On est pas des terroristes ni des bandits, seulement les victimes d'une liquidation judiciaire programmée de longue date et d'un scandale financier", a-t-il ajouté.
"On a réussi à arracher une réunion cet après-midi avec l'administrateur français et l'administrateur anglais pour enfin parler de nos problèmes", a déclaré Denis Vinçon, un des quatre représentants des salariés grévistes, lors d'un assemblée générale organisée mercredi devant le site. "Enfin, ça bouge", a-t-il ajouté.
Cette réunion est prévue mercredi après-midi à Paris avec des représentants du personnel, l'administrateur français Me Franck Michael, ainsi qu'un administrateur anglais.
Le ministre de l'Industrie, Christian Estrosi, doit se rendre mercredi après-midi sur le site de Châteaufort pour rencontrer des salariés.
Mercredi matin, des salariés de Nortel avaient également organisé un barrage filtrant sur la D36 à proximité de l'usine et distribué des tracts aux automobilistes, avant de retirer les bonbonnes, puis de se diriger vers le siège de Bouygues Telecom à Boulogne-Billancourt pour un rassemblement.
Bouygues Telecom est un client important de Nortel France SA.
Comme les autres filiales européennes de Nortel, Nortel France SA était gérée depuis janvier par des administrateurs anglais à la suite du placement du groupe sous la protection des tribunaux contre ses créanciers au Canada et aux Etats-Unis.
Nortel France SA a ensuite été placée en liquidation judiciaire fin mai et le tribunal de Versailles a nommé un administrateur français et assorti sa décision d'une continuation d'activité pour laisser la possibilité d'une revente de certaines activités jusqu'au 19 août.
Mais un plan social prévoit d'ores et déjà la suppression de 480 des 680 postes de Nortel France et en l'absence d'offres de reprise, l'ensemble des 680 employés devraient être licenciés.
La négociation des indemnités de départ est au coeur des actions des salariés au cours des derniers jours.