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Au sommet de l'Otan, Donald Trump fait la leçon aux "mauvais payeurs" de l'Alliance

Pour sa première participation à un sommet de l'Otan, le président américain a reproché aux dirigeants présents leurs trop faibles dépenses en matière de défense. Il a aussi listé le terrorisme et l'immigration au rang des priorités de l'Otan.

"Les membres de l'Otan doivent vraiment contribuer à leur juste part et respecter leurs obligations financières." Il a été beaucoup question de sécurité, mais aussi d'argent, lors du sommet de l'Otan qui s'est tenu jeudi 25 mai à Bruxelles, en présence du président américain Donald Trump. Celui-ci s'est appliqué à rappeler aux États membres leur engagement à porter à 2 % du PIB leur dépenses militaires, regrettant lors d'un discours que "23 des 28 nations membres ne payent toujours pas ce qu'elles devraient payer".

"J'ai été très, très direct avec le secrétaire [général de l'Otan Jens] Stoltenberg et les membres de l'Alliance, quand je leur ai dit (qu'ils) devaient enfin payer leur part et respecter leurs obligations financières", a insisté le président américain, justifiant : "C'est injuste envers les contribuables américains." Washington contribue en effet à hauteur de 70 % du budget de l'Otan et insiste pour que les autres membres de l'Alliance atlantique respectent l'objectif, fixé en 2014, d'un budget défense équivalant à 2 % du Produit intérieur brut d'ici 2024.

"Il a fait une leçon aux 28 chefs d'État en face de lui", commente Armelle Charrier, envoyée spéciale de France 24 à Bruxelles. "Il leur a expliqué qu'à partir du moment où ils n'engagaient pas 2 % du PIB, ils faisaient perdre de l'argent à l'Otan, il a même calculé que 120 milliards de dollars manquent" à l'Alliance.

Pas de mention de l'article 5

Ce seuil de "2 % est le strict minimum pour faire face aux menaces très réelles et très vicieuses d'aujourd'hui", a insisté le président américain, soulignant qu'"au cours des huit dernières années", les États-Unis avaient "dépensé plus pour leur défense que tous les autres pays de l'Otan réunis".

Soulignant qu'elle était un outil de "paix et de sécurité" dans le monde, Donald Trump a listé les menaces face auxquelles l'Alliance atlantique doit se prémunir : "L'Otan du futur doit se concentrer sur le terrorisme et l'immigration, ainsi que sur les menaces de la Russie sur les frontières est et sud de l'Otan."

Contrairement à ce qui était attendu, le président américain n'a pas exprimé explicitement son attachement à l'article 5 du traité de l'Atlantique-Nord, véritable socle de l'Otan qui prévoit que les Alliés volent au secours d'un des leurs en cas d'agression extérieure. "Une suprise", estime Armelle Charrier, qui rappelle que son prédécesseur Barack Obama l'avait fait en son temps, rassurant notamment les pays baltes face à la menace d'une agression russe. "Il a fallu ensuite que ce soit des officiels américains qui fassent savoir à la presse que oui, l'article 5 était bien repris par les Américains", raconte l'envoyée spéciale.

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