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La Chine ouvre ses frontières au bœuf et au gaz naturel américains

La Chine et les États-Unis ont conclu un accord sur les exportations américaines de bœuf et de gaz naturel ainsi qu'un volet concernant le secteur financier. Il y a quatre mois encore, Trump accusait Pékin de pratiques commerciales déloyales.

"C'est une performance herculéenne. C'est davantage que tout ce qui a été fait dans l'histoire des relations commerciales sino-américaines". Le secrétaire américain au Commerce, Wilbur Ross, a largement emprunté au sens du superlatif cher à son président Donald Trump pour décrire l'accord commercial conclu, vendredi 12 mai, avec la Chine.

Il couvre l'exportation de bœuf et de gaz naturel américains ainsi que la possibilité d'utiliser certains services financiers sur le territoire chinois. Une bonne nouvelle pour le déficit commercial des États-Unis vis-à-vis de la Chine, a assuré Wilbur Ross.

Les experts sont plus circonspects quant à l'impact économique de cet accord. Les échanges qui en découleront "équivaudront au mieux à quelques milliards de dollars", ont estimé les analystes de Capital Economics.

Un effet bœuf

Le volet le plus important concerne le bœuf américain qui était sous le coup d'un embargo vieux de plus de 13 ans. L'accès au marché chinois est jugé crucial pour les éleveurs américains et Washington en avait fait une priorité. Pékin a assuré que les importations de viande bovine pourront reprendre d'ici à la mi-juillet.

Les États-Unis vont aussi permettre aux entreprises chinoises d'acheter du gaz naturel américain. Ce secteur s'est considérablement développé grâce au boom du gaz de schiste.

Pékin confirme par ailleurs des ouvertures dans le secteur financier : le régime communiste autorisera d'ici mi-juillet l'accès aux agences étrangères de notation, suivant un projet déjà dévoilé en décembre.

La Chine permettra également aux opérateurs américains de systèmes de paiement de s'enregistrer, étape qui "doit conduire à un accès complet et rapide au marché".

Rapprochement diplomatique

À la suite d'une condamnation par l'Organisation mondiale du commerce, Pékin avait déjà annoncé en 2015 son intention de permettre à Visa ou MasterCard d'accéder directement à son gigantesque marché des cartes de paiement, sur lequel le local UnionPay conserve un monopole.

Cet accord rompt définitivement avec le discours très antichinois que le président Donald Trump affectionnait pendant la campagne présidentielle. Mais ce virage diplomatique n'est pas une surprise. Le chef de l'exécutif américain avait déjà adopté un ton très conciliant lors de la visite aux États-Unis de Xi Jinping en janvier 2017. Un rapprochement entre les deux pays qui doit beaucoup à la question nord-coréenne. Donald Trump n'a pas caché qu'il cherchait le soutien de Pékin pour faire pression sur le régime de Pyongyang.

Avec AFP