
La sonde Cassini a plongé à nouveau à l’intérieur des anneaux de Saturne, le 26 avril dernier. Pour la première fois, la sonde a pu réaliser des enregistrements "audio" de ce qu’elle a entendu.
"Hello darkness my old friend, I’ve come to talk with you again." Et non, raté. On ne diffuse pas à tue-tête du Simon and Garfunkel du côté de la planète Saturne – même si "The Sound of Silence" aurait été plutôt de bon augure par là-bas – mais plutôt des "GGrrrccch pfffffissssss chhhhh" un peu moins poétiques.
La sonde Cassini, en orbite autour de Saturne, a envoyé sur Terre des "sons" enregistrés lors de son plongeon entre Saturne et ses anneaux le 26 avril dernier. En réalité, il s'agit des données en ondes électromagnétiques récoltées à l’aide de ses instruments de mesure et converties en son, celui que l’on peut écouter ci-dessous :
Les grésillements qu’on y entend, c’est le bruit des particules, plus ou moins nombreuses, qui frappent l’antenne de mesure de la sonde. Et non, ce n’est pas ce qu’un humain entendrait sur place – si quelqu’un se retrouve un jour à flotter au milieu des anneaux de Saturne – mais la traduction audio de données que seule la sonde Cassini peut capter. Ce que les hommes entendraient dans l’espace, c’est plutôt un silence de marbre, car les ondes sonores ne peuvent se déplacer que grâce à la matière, quasiment absente dans l’espace. À la différence des ondes électromagnétiques captées par Cassini qui, elles, peuvent se propager dans le vide.
La surprise du néant
"Un grand vide", c’est justement la surprise sur laquelle sont tombés les ingénieurs de la NASA en écoutant les enregistrements de Cassini, explique Earl Maize, manageur du projet Cassini à la NASA.
"L’équipe RPWS s’attendait à entendre beaucoup de bruits et de craquements au moment de traverser le vide entre les anneaux et la planète mais les sifflets et les grincements se sont calmés de façon surprenante", explique le manageur du projet dans un communiqué de presse.
Car une fois les anneaux de Saturne franchis, Cassini a trouvé un vide surprenant dans la partie qui les sépare de la planète. À en croire les enregistrements audio, les impacts de particules à cet endroit se comptent sur les doigts de la main. "C’était un peu perturbant – nous n’entendions pas ce que nous nous attendions à entendre", ajoute William Kurth, un des responsables de l’équipe.
Heureusement pour les scientifiques de la NASA, ils pourront en savoir davantage grâce à la vingtaine de nouveaux plongeons prévus d’ici septembre, date à laquelle Cassini se crashera définitivement sur Saturne.
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