Le temps passe vite… Il y a déjà un an que les JO 2024 ont fait vibrer Paris lors d'un été suspendu, entre moments féériques au milieu des monuments parisiens et performances remarquables des sportifs et sportives françaises.

Après cela, il a fallu revenir à la réalité et au quotidien. Une vérité que les athlètes ont aussi due affronter dans une année post-olympique toujours particulière. 

Voici ce que devient la cuvée 2024 des championnes et des champions olympiques tricolores.

Rugby à VII : les Bleus marquent le pas

Avec le renfort d'Antoine Dupont, l’équipe de France masculine avait été sacrée championne olympique à Paris, décrochant la première des 16 médailles d'or françaises.

Cette année, les performances ont marqué le pas. Les tricolores ont atteint cette saison deux finales sur le circuit, perdues au Cap en décembre face à l’Afrique du Sud, puis à Hong Kong contre l’Argentine en mars. Lors de la finale du circuit mondial, ils n'ont pu faire mieux que la cinquième place.

Pendant ce temps, Antoine Dupont est revenu à la version à XV du rugby mais s'est blessé en mars lors du Tournoi du Six nations. Il se verrait bien défendre son titre en 2028, a-t-il avoué dans l'Équipe.

La cycliste Pauline Ferrand-Prévot sur un chemin pavé de succès

La légende du cyclisme a été parmi les premières à faire vibrer le public français lors des JO. Sur la colline d'Elancourt, elle est parvenue à conquérir le titre qui lui avait échappé lors des précédentes olympiades.

Dans la foulée d'un podium émouvant, elle avait annoncé ses prochaines ambitions. Un retour au cyclisme sur route avec l'ambition de remporter le tout nouveau Tour de France Femmes dans les trois années qui arrivaient.

Elle lancera sa première tentative samedi 26 juillet. Sa première partie de saison fut convaincante, avec en point d'orgue une victoire historique sur Paris-Roubaix en avril.

Natation : "qu'est-ce qui anime vraiment Léon cette saison ?"

Star annoncée des JO 2024, Léon Marchand n'a pas failli. À lui seul, il a apporté quatre médailles d'or à la France en natation, dont un fantastique doublé dans la même soirée.

Comment se remettre de ces émotions et de ce nouveau statut de star ? Cette interrogation semble travailler le nageur toulousain en cette année post-olympique. Épuisé, il avait renoncé aux Championnats du monde en petit bassin en novembre 2024 à Budapest. Pour se ressourcer, il est parti trois mois en Australie pour découvrir de nouvelles choses.

S'il a repris la compétition en Floride, il a fait l'impasse sur les championnats de France, ce qui commence à crisper du côté de la Fédération française de natation : "Le vrai questionnement est : qu'est-ce qui anime vraiment Léon cette saison ? Je veux savoir s'il veut vraiment faire les Championnats du monde ou pas", interrogeait début mai dans l'Équipe le directeur technique national par intérim Denis Auguin.

Pour les championnats du monde fin juillet, il a allégé son programme pour se concentrer sur le record du monde du 200 m 4 nages.

Canoë kayak : Nicolas Gestin, retour gagnant

Pour ses premiers JO, Nicolas Gestin a su faire de la base nautique de Vaires-sur-Marne sa maison. Il avait décroché l'or avec la manière : un exploit rarissime dans l'histoire du slalom en remportant les quatre manches au programme de la compétition, les deux de qualifications, la demi-finale et la finale, le tout devant Tony Estanguet, légende de la discipline et patron de Paris 2024.

Un an plus tard, Nicolas Gestin n'a pas connu de passage à vide : "Après les JO, j'ai pris le temps de faire des bilans, d'échanger avec Tony [Estanguet, NDLR], Denis [Gargaud, NDLR] et d'autres kayakistes. J'ai aussi fait un break en allant surfer et en allant faire du ski de fond. Je me suis autorisé des trucs qui m'ont fait du bien et m'ont permis de me ressourcer", a-t-il expliqué à l'Équipe à l'heure de la reprise. "Je repars avec de nouvelles ambitions, j'ai de nouvelles victoires à aller chercher : je n'ai jamais été champion d'Europe, ni champion du monde et je n'ai jamais gagné une manche de Coupe du monde mythique comme celle de Prague."

Si le titre européen lui a échappé de peu (médaille d'argent), il a bien remporté la Coupe de Prague en juin dernier. Il a désormais les yeux rivés sur les championnats du monde en Australie fin septembre.

L'escrimeuse Manon Apithy-Brunet devient maman

C'est l'une des images de Paris 2024 : Manon Apithy-Brunet à genoux, le visage caché dans le cou de Boladé Apithy, son mari escrimeur lui aussi. Lui célèbre le titre de sa femme quand celle-ci n'a pas encore totalement réalisé.

Un an après, le couple a profité de l'année post-JO pour accueillir leur premier enfant. Le petit Orisha est né le 28 juin dernier. Un bébé qui va bouleverser le quotidien de la championne olympique qui se projette tout de même vers Los Angeles, avec un retour à l'entraînement en septembre.

"Il n'y aura peut-être pas moins de pression parce que j'ai envie de gagner. Mais je sais que le côté important de la vie ne sera pas forcément de gagner mais d'être avec lui", a fait valoir la Française auprès de RMC.

Triathlon : Cassandre Beaugrand domine toujours

Elle en rêvait après le traumatisme de Tokyo et elle l'a fait. Cassandre Beaugrand est devenue la première championne olympique française de triathlon au terme d'un triple effort dans la Seine et dans les rues de Paris. Dans la foulée, elle avait conquis le titre de championne du monde WTCS à Torremolinos, en Espagne, lors de l'ultime épreuve du championnat.

En 2025, la championne est repartie sur les mêmes bases : victoire sur la Coupe du monde de triathlon en salle de Liévin le 22 puis le Championnat du monde de Supertri E à Londres.

Seule mauvaise surprise, une vilaine chute lors de sa reprise sur le circuit WTCS en mai. Mais depuis, elle a remporté l'étape de Alghero en Italie et a terminé à la deuxième place à Hambourg.

L'équipe de France de volley : Final 8 de Ligue des nations en vue

Les doubles champions olympiques viennent d'attaquer leur saison internationale. Cette génération espère décrocher sa première médaille mondiale fin juillet au Final 8 de Niangbo (Chine) ou au Championnat du monde (12-28 septembre) à Manille.

Un peu à la peine sur les qualifications de la Ligue des nations, la faute à l'absence de cadres retenus par leurs clubs, les Bleus ont finalement composté leur ticket pour la fin de la compétition.

BMX : Joris Daudet, la chasse aux partenaires

Douze mois après le triplé historique du BMX français, c'est l'heure de la soupe à la grimace pour Joris Daudet. En mai dernier, il s'est permis un coup de gueule sur France Info.

"Avec le triplé historique, on pensait que ça allait nous aider, on s'attendait à avoir des partenariats", décrit le champion olympique de 34 ans. "On a tapé à la porte de pas mal de choses, mais souvent ils nous ont répondu qu'ils ne sont pas intéressés, qu'il n'y a pas d'argent. On n'est pas un pays dit 'sportif'... Quand on est champion olympique, on n'arrive pas à avoir un partenaire…"

Taekwondo : Althéa Laurin a perdu des sponsors

Même mésaventure du côté d'Althéa Laurin, la taekwondoïste qui fut de manière anecdotique la dernière médaille d'or française des JO 2024.

"J’ai perdu environ un tiers de mes sponsors après les Jeux ! J’ai eu la chance que des fidèles me suivent, mais pour d’autres, les JO étaient passés, c’était terminé… C’était une très mauvaise surprise", a-t-elle regretté dans Ouest-France.

Sur le plan sportif en revanche, la reprise s'est bien passée : elle a été sacrée à l'Open de Turquie.

Judo : Teddy Riner ne se presse pas pour reprendre

Alors qu'il devait initialement prendre sa retraite à l'issue des Jeux de Paris, les deux médailles d'or conquises ont finalement eu un goût de reviens-y pour Teddy Riner, qui vise désormais LA 2028.

S'il a aidé son club, le PSG, à remporter la Ligue des champions en décembre, il a ensuite été opéré du coude droit durant l'hiver pour soigner une vieille blessure. Depuis, il s'entraîne déjà mais préfère patienter pour son retour à la compétition.

"J’en ai encore sous le pied. Surtout, l'envie de vivre d'autres grands moments de sport est là. Un jour, je serai rassasié et ce sera l'heure de passer à autre chose. D'ici là, je mène de front le judo et la construction de mon après-carrière. Ça fonctionne comme je le désire, donc je ne vois pas pourquoi j'arrêterais", a-t-il assuré récemment

Le titre mondial échappe toujours à l'équipe de France de judo

Double championne olympique en titre, la France était remontée à bloc à l'idée de conquérir le titre mondial dans l'épreuve par équipes mixtes. Mais c'est raté pour 2025. L'équipe de France de judo a été battue par le Brésil en repêchages. Une vraie désillusion pour les Bleus qui n'ont pas été à la hauteur de leur statut.

Kauli Vaast veut accéder à l'élite du surf

Sur la vague de Teahupo'o, Kauli Vaast avait rendu fière toute la Polynésie, ravi de voir le local de 22 ans s'imposer à domicile. Après ce titre olympique, c'est sur le circuit mondial que Kauli Vaast veut briller.

"Mon objectif cette année est de me qualifier pour le Championship Tour. C'est là où je veux être", a confié Kauli Vaast à propos de sa saison post-olympique.

Pour le moment, il évolue en Challenger Series, sorte de deuxième division du surf mondial. Les dix premiers surfeurs des Challengers Series seront automatiquement qualifiés pour le Championship Tour, le gratin du surf.

Cyclisme sur piste : Benjamin Thomas ne se fait "pas encore reconnaitre dans la rue" 

Benjamin Thomas n'a pas vraiment eu le temps de gamberger après sa médaille d'or acquis en omnium : "Deux semaines après les Jeux, j'ai recouru avec Cofidis", a-t-il expliqué au micro de France 24. "Je n'ai pas eu le temps de vraiment souffler. J'ai repris un rythme normal cet hiver, une préparation normale."

Il avoue que sa médaille n'a pas bouleversé sa vie mais qu'il y a quelques côtés positifs : "Je ne me fais pas encore reconnaître dans la rue. Mais en France, il y a un peu plus de public qui vient sur les courses de vélo pour demander des photos ou me remercier. Ce sont des choses sympas."

En termes de résultats, Benjamin Thomas n'a pas obtenu de victoires. Mais lors du Tour de France 2025 qu'il dispute actuellement, il a porté de manière éphémère le maillot à pois après son échappée sur la première étape.