logo

Bon, ce Samsung Galaxy S8, on l’achète ou pas ?

Ce vendredi sort en France le nouveau flagship de Samsung, le Galaxy S8. Globalement bien accueilli à sa présentation par les experts hardware, on peut pourtant encore se demander s’il vaut vraiment l’investissement. Tentons d’y voir plus clair.

Acheter un nouveau smartphone, geste qui n’a plus rien d'anodin à l’heure où la plupart des appareils coûtent plusieurs centaines d’euros (et s’approche parfois du millier, d’euros), peut s’accompagner d’une légère crise existentielle : "Ai-je vraiment envie de mettre autant d’argent dans cet appareil ?", "Ce nouveau modèle est-il vraiment supérieur au précédent ?", "Suis-psychologiquement prêt(e) à abandonner mon iPhone au profit d’un Android (ou l’inverse ?)".

Bref, il est parfois nécessaire d’étudier point par point les avantages et les inconvénients d’un appareil afin de statuer. Alors statuons sur ce Galaxy S8, officiellement disponible à la vente depuis ce vendredi.

Ce qui nous convainc

Son physique de rêve. Et particulièrement son superbe écran "Infinity Display" WQHD (2 960 x 1 440 pixels) aux bords incurvés, qui n’augmente pas pour autant la taille de l’engin – 5,8 pouces pour le S8 et 6,2 pouces pour le S8+. Super AMOLED, HDR ready, il dispose d’un rapport d’aspect 18,5:9 qui en fait en quelque sorte un mini-écran de cinéma. Les amateurs de jeux sur mobile ou les gros consommateurs de vidéos devraient donc particulièrement l’apprécier. Les fans d’Instagram aussi. 

La navigation est très fluide, sans aucune latence, même lorsque l’on ouvre un jeu bien lourd

Sa bonne ergonomie, d’autant plus admirable que le S8+ est un sacré morceau. Là où l’iPhone 7 Plus peut s’avérer un peu lourd et franchement large (écrire par exemple d’une seule main relève avec lui du challenge), le modèle de 6,2 pouces est, grâce à son design Edge, borderless et tout en longueur, vraiment agréable à manipuler.

Sa rapidité, que l’on doit à son processeur maison Exinos 8895. La navigation s’y veut donc très fluide, sans aucune latence, même lorsque l’on ouvre un jeu bien lourd. On en déduit ainsi qu’on ne se retrouvera pas dans 2 ans avec un smartphone qui rame au point que l’on ait envie de le jeter contre un mur. Par ailleurs, cette puce offre aussi une meilleure autonomie à l’appareil, équipé d’une batterie 3 000 mAh pour sa version standard contre 3 500 mAh pour le plus grand modèle (ces dernières tiennent plus de 12 heures, une durée à relativiser en fonction de l’usage de chacun).

Son mode selfie, franchement bluffant. Car Samsung n’a seulement apporté de simples améliorations logicielles à son appareil photo, comme on a pu le déplorer lors de la présentation de ce S8 : le sud-coréen a aussi fait passer son capteur frontal de 5 à 8 mégapixels, une mise à niveau qui fait toute la différence, surtout lorsque la luminosité est faible. Grâce à tout un tas de filtres fun, largement inspirés de Snapchat, mais surtout à des outils de retouche visage à activer avant de prendre sa photo (on peut lisser son teint, agrandir ses yeux ou encore amincir l’ovale de son visage), le narcissisme n’aura jamais été aussi plaisant (et flippant).

Le fait qu’il soit équipé de Bluetooth 5.0, amélioration de la technologie de réseau personnel sans fil qui offre une meilleure qualité audio, avec moins de compression, mais qui dispose aussi d’une plus grande portée avec moins d’interférences. Oh, et d'une prise jack.

Ce qui nous fait douter

Sa fragilité, qui fait déjà jaser. Système OLED et dalle verre obligent, me direz-vous, mais l’assureur indépendant SquareTrade, qui l’a soumis à tests extrêmes, affirme que son écran est beaucoup moins résistant que les autres smartphones du marché. Et autant vous le dire tout de suite : ce dernier est difficilement remplaçable à cause de la batterie inamovible du téléphone. À moins de pouvoir se permettre de sortir un tiers du prix de l’appareil en frais de réparation…

À noter qu’un bug a aussi été notifié par plusieurs utilisateurs : leur écran aurait subitement pris une étrange teinte rouge. Bien que Samsung n’ait pas tardé à calmer le jeu – "Ce n’est pas un problème de qualité et cela peut être ajusté dans les paramètres du smartphone", a assuré la marque –, le problème persisterait même après le recalibrage de l’écran. Samsung s’apprêterait donc à déployer une mise à jour correction. Une information à prendre en compte, car après tout, c’est un peu comme si l’on investissait dans une machine à laver qui ferait déteindre de temps en temps notre lessive blanche en rose.

Voilà ce que ça donne quand on tape dessus avec un marteau. Mais vous ne taperez probablement pas dessus avec un marteau.

Son prix. C’est un peu bête à dire, mais 809 euros (909 euros pour le S8+) reste un prix exorbitant pour nombre d’entre nous. À l’heure où de plus en plus de constructeurs proposent de très bons milieu de gamme (comme les Moto G5 et G5 Plus de Lenovo, à partir de 199 et 279 euros), l’investissement financier qu’il représente peut à lui seul être un frein à l’achat.

L’emplacement de son lecteur d’empreinte digitale, complètement à côté de la plaque, ou plutôt beaucoup trop près du capteur photo arrière. À force de chercher à l’atteindre, on laisse sur l’appareil photo de vilaines traces de doigts qui nous forcent à passer régulièrement un coup de chiffon sur la lentille. Si on y pense.

Le manque de comptabilité des applis avec le ratio de l’écran. Car avoir un écran infini "esprit cinéma" c’est bien, mais encore faut-il que les développeurs adaptent leurs contenus à ce format pour le moment inhabituel. Il faudra donc peut-être faire encore certains temps avec des bandes noires latérales, bien qu’il soit possible de réajuster "artificiellement" la taille de l’image dans les réglages (attention, ce n’est pas toujours concluant).

Bixby, à qui l’on pensait pouvoir parler dès aujourd’hui mais qui se trouve être pour l’instant… muet. Inutile également d’essayer de lui parler en anglais, puisque Samsung n’a tout simplement pas encore activé les fonctions vocales de son IA ailleurs qu’en Corée du Sud. C’est peut-être un détail, mais à l’heure où les assistants vocaux sont intégrés à de plus en plus de produits, le fait de ne pas pouvoir solliciter Bixby par la voix a quelque chose de frustrant. Quant aux fonctions display qu’il propose (météo, rappels, Bixby Vision, une fonctionnalité de reconnaissance d’image prometteuse mais encore à roder), elles restent malheureusement de l’ordre du gadget.

Doit-on acheter le DeX à 150 euros ?

Tout dépend des équipements dont chacun dispose déjà. Le DeX, petite station d’accueil pour transformer son S8 en ordinateur de bureau, conviendra éventuellement à ceux qui n’ont pas d’ordinateur ou de tablette chez eux et qui désirent disposer d’un outil de bureautique à moindre coût. Avec le DeX, on pourra par exemple accéder directement à notre navigateur, à nos applications de traitement de texte, à notre boîte mail ou encore à nos photos depuis notre téléviseur. Problème : ce DeX ne peut donc fonctionner sans un écran et un clavier à acheter parallèlement. En clair, si l’on n’a ni télé, ni écran d’ordinateur, ni clavier, acheter un ordinateur portable milieu de gamme reviendra toujours moins cher…

Verdict ?

D’un point de vue logiciel et esthétique, il faut bien avouer qu’avec ce Galaxy S8, Samsung fait presque un sans faute. Difficile à l’heure actuelle de trouver une machine aussi jolie et puissante sur le marché, même si elle présente tout de même quelques petits défauts physiques (manque de robustesse, emplacement du capteur mal choisi…). Le fait que Bixby ne soit pas encore disponible ne devrait pas non plus être un vrai problème pour tout le monde, d’autant qu’il ne sera pas nécessaire de changer de smartphone lorsqu’il sera mis à jour.

Les adeptes de Samsung ou les personnes à la recherche d’un smartphone haut de gamme ne regretterons sans doute pas leur achat. Mais attention, entre la coque de protection dont ce S8 ne pourra se passer et le DeX, les extras feront aussi mal au porte-feuille.

Quelque chose à ajouter ? Dites-le en commentaire.