
Le Honduras s'apprête à affronter une période difficile. Les aides internationales dont bénéficiait le pays, l'un des plus pauvres d'Amérique latine, ont été amputées de 200 millions de dollars après le coup d'État du 28 juin.
REUTERS - Désormais isolé politiquement, le Honduras s'apprêtait samedi à entrer dans une longue période d'austérité due à la suspension des aides internationales, qui sanctionne le coup d'Etat ayant chassé le 28 juin le président Manuel Zelaya.
Selon le gouvernement intérimaire formé depuis, l'économie nationale a déjà été privée de 200 millions de dollars pour cette raison.
Les Etats-Unis ont déjà supprimé 16,5 millions de dollars d'assistance militaire et prévenu que d'autres aides diverses d'un montant total de 180 millions de dollars pourraient être suspendues.
Un nouveau boycott de la part des partenaires commerciaux du Honduras, l'un des pays les plus pauvres d'Amérique latine, porterait un coup violent à son économie.
"Nous devons raisonner en termes d'austérité et nous voulons demander à la population d'en faire autant", a déclaré vendredi le président par intérim, Roberto Micheletti.
Le nouveau ministre des Finances a été chargé de rechercher les moyens de réduire les dépenses publiques pour les mois à venir.
Nouvelles actions
Le gouvernement d'intérim a catégoriquement refusé tout retour au pouvoir de Zelaya, accusé d'avoir enfreint la Constitution en cherchant à lever la limitation du nombre de mandats présidentiels.
Dans ce contexte, la médiation entreprise par le président costaricain Oscar Arias a connu un départ difficile et n'a pour l'heure débouché que sur la promesse des deux camps rivaux de poursuivre le dialogue.
"Aujourd'hui les positions sont inconciliables, mais je crois qu'elles s'assoupliront à mesure que le dialogue progressera", voulait cependant croire Oscar Arias, lors d'une interview à la chaîne CNN Espanol.
Le mandat présidentiel de Zelaya devait s'achever en janvier 2010, et certains observateurs de la crise pensent que le nouveau pouvoir de Tegucigalpa tente de gagner du temps jusqu'à cette date pour rendre caduc un retour du chef d'Etat déchu.
Samedi, un millier de manifestants se sont dirigés vers l'aéroport de la capitale hondurienne pour commémorer la mort d'un partisan de Zelaya lors de heurts au même endroit, dimanche dernier, quand l'armée avait encerclé l'aéroport pour empêcher le retour de l'ancien président.
Ce dernier, qui se trouvait samedi en République dominicaine, a estimé que les pourparlers au Costa Rica avaient ouvert une "fenêtre" en vue d'un accord.
"Le Honduras est isolé, ce qui montre qu'une erreur a été commise", a-t-il déclaré à Saint-Domingue après y avoir été accueilli par le gouvernement dominicain.
"La semaine prochaine, peut-être, nous organiserons des actions à l'intérieur du pays, et nous en aurons d'autres sur le front international", a-t-il prévenu, sans plus de précisions.