Accusé d'avoir "collaboré" avec des islamistes de Boko Haram, le correspondant camerounais de RFI, Ahmed Abba, a été déclaré coupable, même s'il continue de clamer son innocence. Il sera fixé sur son sort lundi 24 avril.
Le correspondant camerounais de Radio France Internationale (RFI), Ahmed Abba, été reconnu coupable jeudi 20 avril de non-dénonciation de terrorisme et blanchiment du produit d’acte terroriste. Les charges "d'apologie du terrorisme" ont finalement été abandonnées. Le procureur a requis la prison à perpétuité. Le verdict est cependant reporté au lundi 24 avril.
Lors de l'audience, la défense a une nouvelle fois plaidé l'innocence d'Ahmed Abba ainsi que la vacuité du dossier.
La direction de RDI a renouvelé son soutien à son journaliste détenu depuis près de deux ans : "La Direction de RFI est plus que jamais persuadée de l'innocence d'Ahmed Abba. Elle espère vivement que le verdict final permettra lundi sa remise en liberté après 632 jours de détention."
Correspondant de RFI en langue haoussa, Ahmed Abba avait été arrêté fin juillet 2015 à Maroua, dans l'extrême-nord du Cameroun, avant d'être transféré à Yaoundé où il est depuis détenu. Le parquet estime qu'il a "collaboré" avec des islamistes de Boko Haram. Ahmed Abba a toujours clamé son innocence.
Fin juin 2014, une loi antiterroriste très controversée est entrée en vigueur au Cameroun, prévoyant notamment la peine de mort pour les personnes reconnues coupables d'actes de terrorisme ou de complicité. Depuis, des dizaines de personnes ont été condamnées à la peine capitale pour terrorisme. Le code pénal camerounais prévoyait déjà cette peine pour les coupables de meurtres et d'assassinats, mais aucune exécution n'a eu lieu depuis le milieu des années 1980.