
Au menu de cette revue de presse internationale : les réactions au largage par les États-Unis d'une "méga-bombe" sur des positions de l'EI en Afghanistan ; l'inquiétude internationale à la veille des commémorations du 105e anniversaire de la naissance du fondateur de la Corée du Nord ; et le référendum sous haute tension, en Turquie, sur le renforcement des pouvoirs du président Erdogan.
La presse internationale revient vendredi 14 avril sur le largage d’une "méga bombe" par les États-Unis sur une position de l’organisation État islamique (EI) en Afghanistan. Le New York Times questionne le pouvoir additionnel conféré par Donald Trump au Pentagone pour parvenir à la défaite de l’EI. Le journal se demande s’il n’y a pas un manque de rigueur dans le processus d’approbation de ces frappes. Le mois de mars a en effet été le plus mortel en termes de pertes de vies civiles liées aux frappes américaines en Irak et en Syrie.
L’utilisation, jeudi, de cette "mère de toutes les bombes" en Afghanistan a également été mise en cause par le journal israélien Haaretz qui s’interroge : pourquoi l’avoir utilisée contre un ennemi aussi mineur ? Pour le journal, le véritable but de cette frappe était d’envoyer un message. En quelques semaines, le président américain est passé de l’isolationnisme à une "méga projection" sur la scène internationale.
Pour le Wall Street Journal, en l’espace d’une semaine, "Kim Jong-un, Vladimir Poutine, Bachar al-Assad, Xi Jinping ou encore Abou Bakr al-Baghdadi, le leader de l’EI, auront appris que les américains considèrent qu’il est dans leur intérêt de répliquer à la manière forte contre toute agression de leurs adversaires". Enfin pour le dessinateur Ed Hall du Los Angeles Times, Donald Trump joue avec une bombe télécommandée. C’est une bombe de "mass distraction", de "distraction massive"
La Corée du Nord et la Turquie inquiètent
La presse internationale titre encore sur les commémorations du 105e anniversaire de la naissance du fondateur de la Corée du Nord. Inquiet, le journal malaisien The Straits Times écrit que la Corée du Nord prépare son "sixième test nucléaire et sans doute le plus puissant". Il en veut pour preuve des images satellites du Mont Mantap, qui suggèrent un regain d’activité dans ce lieu d’où sont menés les tests nucléaires. Le Washington Post observe que ces célébrations unissent les pays de la région dans une même angoisse.
Si un tel point de non retour était franchi, prévient le journal sud-coréen Korea Joongang Daily, la Chine pourrait bien décider d’arrêter son approvisionnement en pétrole. Une décision qui pourrait signer l’arrêt de mort de la Corée du Nord.
Le référendum en Turquie, organisé dimanche, qui vise à renforcer les pouvoirs du président Erdogan est également très commenté. À la une de la presse turque, le Hurriyet Daily News titre sur cette bataille qui fait rage entre le camp du "oui" et le camp du "non". Dans ce scrutin, les deux camps au coude à coude dans les sondages pourraient être départagés, selon Politico, par les Turcs à l’étranger. La diaspora aux Pays-Bas, en Allemagne ou en Suisse pourrait faire basculer le vote en faveur du "oui" car ils sont traditionnellement plus nationalistes. Le Washington Post s’intéresse pour sa part à la pression qu’a subi le camp du "non" pendant cette campagne. L’ancien rédacteur en chef du Cumhuriyet, aujourd’hui en exil, signe un article où il dénonce les intimidations et les arrestations des tenants du "non" au motif qu’ils ont insulté le président. Près de 2 000 personnes auraient ainsi été arrêtées pendant la campagne. Le manque d’impartialité des médias contrôlés par le pouvoir est également mis en cause. Les chaines de télévision ont donné au gouvernement, en moyenne cinq fois plus de temps d’antenne qu’à l’opposition.