
Mis en service en 2011, le téléphérique reliant les favelas au centre de Rio est à l'arrêt, faute de moyens pour l'entretenir. Une interruption qui met à mal le tissu économique, social et culturel qui s'était développé à ses alentours. Reportage.
Mis en service en 2011, le téléphérique reliant plusieurs favelas au centre de Rio de Janeiro ne transporte plus personne depuis six mois. En cause ? Des coûts d’entretien que la municipalité ne peut plus assumer.
Dans certains quartiers défavorisés, comme Alemão, l’un des plus pauvres de la ville, cette interruption a mis en péril de nombreux projets éducatifs et sociaux. Autour de chaque arrêt du téléphérique, une vie de bureaux de poste et d’une bibliothèque. La mairie avait également mis en place une police de proximité.
Regain de violence
Calebe Carmo, policier qui anime un atelier musique pour les enfants, regrette la mise en arrêt du téléphérique. "Avec sa fermeture, il est devenu plus difficile pour les enfants de se rendre ici tout seuls. Ils doivent faire 2 à 3 km à pied pour venir, rapporte-t-il. Un trajet qui peut en outre s’avérer dangereux puisque la violence a gagné du terrain dans ce secteur d’Alemão en proie au trafic de drogue.
Le quartier est un exemple de l’échec des politiques publiques de la métropole brésillienne. Les JO de 2016 ont été un gouffre financier et la mairie ne parvient plus à entretenir ses infrastructures. Si le téléphérique ferme définitivement, ce sont 150 personnes qui perdront leur emploi et 10 000 qui seront pénalisées.