Jeter un coup d’œil à Paris, New York, Tokyo ou notre village de naissance dans dix ans. Se glisser par une petite porte à la manière d’une souris et regarder comment seront devenues les villes, les forêts, les océans. Sublimes ou apocalyptiques ? Plus "Star Wars" ou "Cloud Atlas" ? On ne sait pas, et on ne saura jamais à quoi ressemble le futur avant qu’il devienne notre présent. Pourtant…

Pourtant, d’une certaine manière, nous construisons déjà tous le futur. C’est un peu l’idée qui se cache derrière le projet "Earth 2050", propulsé par la société russe de protection et sécurité informatique Kaspersky. Pour fêter les vingt ans de l'entreprise, ils ont mis en ligne cette carte interactive, basée sur les prédictions du futur de particuliers et professionnels, comme des designers et des futurologues. "Earth 2050" a été mis en ligne le 1er mars mais, projet sur le long cours, il a encore vocation à être enrichi.

Imprimante 3D pour tous et mariages robotiques

Une fois sur le site, vous observez un globe terrestre plutôt stylé. Il tourne sous les mouvements de votre souris. Dessus, il y a des points hexagonaux jaunes et blancs. Les jaunes représentent des villes, objets ou évènements dont les prédictions ont été mises en images par les équipes de Kaspersky. En revanche, sur les blanches, seules des prédictions écrites sont à votre disposition. Sur la gauche de votre écran, on aperçoit trois dates : 2030, 2040 et 2050. Ce sont les différentes périodes sur lesquelles chaque prédiction s’étend. Le résultat de "Earth 2050" est donc une vue à 360 degrés de villes et lieux de toute la planète. Chacun d'entre eux correspond à un ou plusieurs concepts futuristes.

Prenons Washington. Les prédictions sur cette ville se concentrent sur un "appartement intelligent" et les visuels ont été réalisés par Olga Podgornaya, designeure et artiste biélorusse. Les prédictions en elles-mêmes, lorsqu’elles ne sont pas signées, ont été réalisées par les équipes de Kapersky. Dans cet appartement intelligent, en 2030, on peut donc observer une imprimante 3D, la TV du futur – qui n’est en fait pas vraiment une télévision – ou un sofa qui s’adapte au poids et à la forme du corps de son occupant. Classe.

Les visiteurs du site votent pour la faisabilité de la prédiction et peuvent ajouter des commentaires. Ils peuvent même ajouter leurs propres prédictions : si l’on passe à l’année 2050, dans ce même appartement, cette fois aménagé par l’artiste moscovite Dmitri Maximov, les prédictions changent du tout au tout. Cette fois, c’est le futurologue Ian Pearson qui les a réalisés. Il affirme notamment que le mariage avec des robots ou les relations sexuelles avec eux seront des actes plus normaux qu’avec des êtres humains.

Faisons-nous bien les choses ?

L’ensemble du projet "Earth 2050" a une allure et une ambiance similaire. On peut faire un tour de Shanghai ou de Barcelone – cette fois dans les rues de ces villes, futuristes et chaleureuses.

Puis il y a les prédictions moins cools : l’addiction à Internet reconnue comme une véritable maladie ou Dhaka, au Bangladesh, devenue la "ville du Titanic" en 2050 et totalement engloutie par la montée des eaux. "La hauteur des océans a augmenté de douzaines de centimètres et la température de la Terre a augmenté de presque un degré", affirme la prédiction.

La carte, réalisée pour dessiner le futur dans toutes ces formes possibles et plausibles, peut apporter des éléments de réponse sur ce qu’il faut créer et ce qu’il faut éviter. Ce qu’il faut changer et ce qu’il faut conserver. "Le futur n’est pas un monolithe, c’est plutôt une mosaïque de nos concepts et idées", affirme Kaspersky dans la description de "Earth 2050". C'est ce qui pourrait devenir intéressant avec cette carte, si l'on continue à l'enrichir : créer beaucoup de questions et donner quelques éléments de réponse sur le futur de la Terre.

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