![PS : le cas des soutiens socialistes à Macron enfin tranché ? PS : le cas des soutiens socialistes à Macron enfin tranché ?](/data/posts/2022/07/22/1658478186_PS-le-cas-des-soutiens-socialistes-a-Macron-enfin-tranche.jpg)
Alors que le Parti socialiste se déchire chaque jour un peu plus entre les candidatures Hamon et Macron, son bureau national se réunit jeudi soir pour trancher, notamment, la question délicate des investitures aux élections législatives.
Moment de vérité pour le Parti socialiste. Les discussions risquent d’être animées, jeudi 6 avril, lors du bureau politique, entre les fervents soutiens de Benoît Hamon, candidat officiel du PS ayant remporté la primaire de la gauche, et ceux d’Emmanuel Macron, ancien ministre de François Hollande candidat d’En Marche !, son propre parti lancé il y a un an. Les premiers reprochent en effet au PS de ne toujours pas avoir haussé le ton contre les seconds. Pour les responsables du parti, qui voient plus loin que la simple élection présidentielle, l’enjeu sera d’éviter l’explosion de la maison socialiste.
Le Premier secrétaire du parti, Jean-Christophe Cambadélis, avait promis, dès le mois de décembre, des sanctions contre les socialistes parrainant le candidat En Marche !. Mais depuis, et malgré une trentaine de parrainages de parlementaires socialistes en faveur de la candidature d’Emmanuel Macron, aucune mesure officielle n’a été prise du côté de la rue de Solférino.
Aux parrainages s’ajoutent les annonces de soutien qui s’accumulent jour après jour. Manuel Valls et Jean-Yves Le Drian ont ainsi ajouté fin mars leur nom à une liste déjà longue. Ils ont été rejoints jeudi par l’ancien ministre de l’Intérieur Daniel Vaillant et par la présidente PS de la région Bourgogne-Franche-Comté Marie-Guite Dufay qui, eux aussi, voteront Macron dès le premier tour de l’élection présidentielle.
Contacté par France 24, le député des Hauts-de-Seine Alexis Bachelay, soutien de Benoît Hamon, estime qu’il faudra, jeudi soir, "régler le problème des investitures PS aux législatives de ceux ayant parrainé Macron". Pour ces derniers, aucun doute, leur cas semble réglé : "Cela a été dit et écrit par Jean-Christophe Cambadélis, ils ne pourront pas être candidats aux législatives avec l’investiture socialiste", affirme le député de Haute-Garonne Christophe Borgel, organisateur de la primaire de la gauche, contacté par France 24.
"On ne peut pas commencer la chasse aux sorcières"
En revanche, quid de ceux, à l’image de l’ancien Premier ministre Manuel Valls, qui n’ont pas parrainé Emmanuel Macron mais qui le soutiennent ? "Jean-Christophe Cambadélis n’a pas été clair sur ce point lors de notre dernière réunion, nous verrons lors du bureau national", confie Alexis Bachelay, tout en refusant de dévoiler quelle sera la position précise des hamonistes lors de la réunion.
"Le respect du candidat désigné par le parti, c’est la dernière règle qui vaille. Aujourd’hui, le bureau national doit déboucher sur une mesure symbolique forte en imposant un socialiste face à Manuel Valls à Ivry", estime pour sa part Philippe Casier, membre du bureau national en tant que patron de la Fédération socialiste de la Somme, dans L’Opinion.
Dans un appel lancé jeudi après-midi intitulé "Unité et loyauté" et signé par une centaine de responsables ou d’élus du PS, le Premier secrétaire du parti implore toutefois les socialistes de ne pas céder à "la panique démocratique qui atteint de plein fouet notre pays". Il souligne que Benoît Hamon a été désigné candidat par "plus de deux millions de nos concitoyens". "C’est une légitimité démocratique qui impose la loyauté. Et qui nous engage tous", écrit Jean-Christophe Cambadélis, tout en éludant la question sensible des sanctions.
Obligé de soutenir officiellement Benoît Hamon malgré ses propres réserves vis-à-vis du programme du vainqueur de la primaire de la gauche, ce dernier, qui devra mener la bataille des législatives des 11 et 18 juin, n’a que des mauvaises solutions à sa disposition. Ne pas sanctionner les soutiens de Macron lui attirerait les foudres des hamonistes. Mais jouer la carte de la fermeté lui ferait prendre le risque de diviser à jamais le parti qu’il dirige.
"Nous devons préserver la capacité de rassemblement des socialistes, donc on ne peut pas commencer la chasse aux sorcières, souligne Christophe Borgel, qui a signé l’appel. Tout le monde est en phase là-dessus." Vœu pieux ou réel point d’accord au sein du PS ? Réponse en début de soirée.