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Attaque "chimique" en Syrie : Trump dénonce un "affront à l'humanité"

Le président américain a déclaré mercredi que l'attaque chimique présumée qui a fait 86 morts en Syrie avait changé sa position vis-à-vis de Bachar al-Assad, promettant une réponse américaine face à ce qu'il a qualifié d'"affront à l'humanité".

Depuis les jardins de la Maison Blanche d'où il s'exprimait, Donald Trump s'est ému, mercredi 5 avril, du sort des enfants victimes d'une attaque chimique présumée qui a fait 86 morts en Syrie, à Khan Cheikhoun, petite ville de la province rebelle d'Idleb, dans le nord-ouest du pays.

"Mon attitude vis-à-vis de la Syrie et [son président Bachar al-]Assad a nettement changé (...) Ce qui s'est passé est inacceptable pour moi", a déclaré le président des États-Unis. "Cette attaque sur des enfants a eu un énorme impact sur moi", a lancé le président républicain, alors qu'au même moment, la Russie et les pays occidentaux s'opposaient de nouveau sur le dossier syrien lors d'une réunion d'urgence du Conseil de sécurité de l'ONU.

Jugeant que ce raid aérien avait "franchi de nombreuses lignes", en allusion à la fameuse "ligne rouge" que s'était fixée son prédécesseur Barack Obama en cas de recours aux armes chimiques, Donald Trump a longuement évoqué, visiblement touché, "les petits enfants et même de beaux petits bébés" qui ont péri. "Leur mort fut un affront à l'humanité. Ces actes odieux par le régime Assad ne peuvent pas être tolérés", a-t-il martelé.

La Russie toujours derrière Damas

Depuis le début du conflit il y a six ans, le dossier syrien divise les Occidentaux et la Russie, bloquant tout effort pour mettre fin à une guerre qui a fait plus de 320 000 morts et plus de 5 millions de réfugiés.

Alors que le régime de Damas a été pointé du doigt pour cette attaque chimique, notamment par les États-Unis, la France et le Royaume-Uni, l'armée russe a entrepris de disculper son allié en affirmant mercredi matin que l'aviation syrienne avait frappé un "entrepôt" des rebelles contenant des "substances toxiques". En explosant, ces dernières se seraient disséminées dans l'atmosphère.

Moscou a ensuite qualifié le projet de résolution de "catégoriquement inacceptable" car "son défaut est d'anticiper les résultats de l'enquête et de désigner des coupables". Le texte appelle à une enquête complète et rapide de l'Organisation pour l'interdiction des armes chimiques (OIAC). Il demande au régime de fournir toute information sur des opérations militaires au moment de l'attaque.

Un peu plus tôt, l'ambassadrice américaine à l'ONU Nikki Haley avait fustigé Moscou pour n'avoir pas su tempérer son allié syrien. "Combien d'enfants devront encore mourir avant que la Russie ne s'en soucie ?", avait-elle lancé, affirmant que Washington prendrait des mesures unilatérales en cas d'échec à l'ONU.

Dans son intervention cependant, Donald Trump n'a donné aucune indication sur ce que les États-Unis pourraient entreprendre.

Avec AFP