logo

Au menu de cette revue de presse internationale du jeudi 30 mars : les réactions au déclenchement du Brexit ainsi que l’assassinat de deux enquêteurs de l’ONU et de leur interprète en RDC.

Le + : Recevez tous les matins la Revue de presse de France 24 sur votre iPhone ou sur tout autre mobile. Et également toujours sur votre PC en devenant fan sur Facebook
On commence cette revue de presse internationale au Royaume-Uni, où les partisans du Brexit ont le sourire, au lendemain du déclenchement de la séparation avec l’Union européenne.
«Buvons à la santé du grand avenir qui attend le Royaume-Uni!», titre The Daily Mail. À la une, la mine réjouie de Nigel Farage, la pinte de bière à la main et les chaussettes aux couleurs de l’Union Jack, dans les couloirs de Westminster. Le patron du très europhobe Ukip a été aux avant-postes du Brexit, tout comme le quotidien conservateur – qui assure que «l’UE se plaint déjà du 'chantage' auquel se livrerait la Première ministre, Theresa May, à propos des nouveaux accords commerciaux qui sont à négocier». «AdiEU», écrit le journal gratuit Metro, avec la photo du moment où l’ambassadeur britannique à Bruxelles a remis au président du Conseil européen la lettre de rupture signée par Theresa May. «Un moment magnifique», selon The Daily Telegraph, qui a choisi la même scène, quelques instants plus tard de Tim Barrow quittant tout juste Donald Tusk, resté au second plan.
Cet enthousiasme n’est toutefois pas partagé par tous. Le mot «barrow» signifiant «brouette», c’est sous cette forme qu’apparaît l’ambassadeur britannique à Bruxelles – une brouette dont se serait servie Theresa May pour déverser ses déchets malodorants sur le tapis européen. The Times, lui, met en garde ses compatriotes: «Voici ce qu’ont coûté les autographes de grands personnages historiques, plus de 10 000 livres pour l’amiral Nelson, 7 000 livres pour Winston Chruchill - et 50 milliards de livres pour la signature apposée par Theresa May sur la lettre qui a déclenché l’article 50 du traité de Lisbonne», l’article de la sortie de l’UE. «Le Royaume-Uni est sorti du mariage européen où il a tout mis en œuvre pour le faire échouer», regrette The Guardian, qui dit redouter l’entrée dans une ère globale « plus volatile », et regrette que sous l’apparence de la plus parfaite cordialité, la Première ministre britannique ait pris le risque de se livrer à ce qui est effectivement perçu par Bruxelles comme un «chantage». En résumé, Theresa May propose en effet résumer le marché suivant : si l’Union européenne refuse d’ouvrir le marché unique européen à ses produits, le Royaume-Uni cessera de collaborer en matière de police, de renseignement et de lutte contre le terrorisme. «Le moment de l’article 50 a été cordial, ce qui va suivre ne le sera pas nécessairement», confirme The Telegraph, qui prévient que «le travail difficile derrière des portes closes va maintenant débuter et qu’il va falloir être prêt, même si c’est à contrecœur, à enlever les gants».
Après avoir écrit aux dirigeants de l’UE, Theresa May a choisi de s’adresser aussi directement à ses citoyens. Dans une tribune publiée par six journaux européens, dont Le Parisien, la chef du gouvernement britannique assure que son pays «quitte l’Union européenne» mais qu’il ne «quitte pas l’Europe», que le Royaume-Uni continuera à «assurer une coopération sécuritaire le plus étroite possible», à «garantir les droits des citoyens de l’UE vivant déjà au Royaume-Uni et ceux des citoyens britanniques vivant dans les autres Etats membres» et à «jouer pleinement (son) rôle pour que l’Europe reste forte et prospère». Soit «une offensive de charme avant de rentrer dans le dur», selon Le Parisien.
En République démocratique du Congo, les corps des deux enquêteurs de l’ONU et de leur interprète, portés disparus depuis deux semaines, ont été retrouvés mardi. D’après Libération, la Suédoise Zaida Catalán, l’Américain Michael Sharp ainsi que de leur interprète congolais Betu Tshintela avaient disparu le 12 mars, en compagnie de trois conducteurs de motos taxis, qui pour l’instant n’ont pas été retrouvés, alors qu’ils se trouvaient sur une route de forêt du Kasaï central, dans le sud du pays. Une région qui semblait jusque-là épargnée par les violences et les conflits, selon Libé, qui voit dans ces assassinats la manifestation du chaos croissant en RDC. Le journal rapporte que les deux enquêteurs tués travaillaient au sein des «groupes d’experts» mis en place en 2004 pour répertorier les atteintes aux droits de l’homme contre les civils, notamment au Kasaï. C'est là qu'un chef traditionnel local, Kamuina Nsapu, avait été tué à la mi-août après avoir décidé de lever une milice pour combattre le pouvoir central, ce qui a déclenché un nouveau cycle de violences, au cours desquelles 400 personnes pourraient avoir perdu la vie et plus de 200 000 autres être obligées de quitter leurs maisons. Plusieurs fosses communes ont par ailleurs été récemment découvertes dans la région, comme l’ont révélé nos confrères de RFI et Reuters. Alors que The Washington Post rend hommage à l’enquêteur américain assassiné, rappelant sa contribution à la tentative de dialogue en RDC, notre site France 24 annonce que les évêques congolais, qui avaient joué les médiateurs dans la crise politique actuelle, ont finalement échoué à rassembler la majorité et l’opposition autour de l’accord de transition dit de la Saint-Sylvestre. Un accord conclu avec le président Joseph Kabila, où les deux parties s'entendaient pour gouverner ensemble jusqu’à la tenue d’une nouvelle élection présidentielle à la fin de cette année 2017, date à laquelle le président congolais s’engageait à ne pas se présenter.
Retrouvez tous les matins sur France 24 la Revue de presse française(du lundi au vendredi, 6h23-7h10-10h40 heure de Paris) et la Revue de presse internationale(du lundi au vendredi à 9h10 et 13h10). Suivez également tous les week-ends en multidiffusion la Revue des Hebdos.