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Équateur : la ruée vers l'or noir menace les trésors du parc naturel Yasuní

Dans l'est de l'Équateur, le parc Yasuní forme un écosystème unique au monde. Des milliers d'espèces animales et végétales sont concentrées dans cette partie de la forêt amazonienne. Mais depuis que d'immenses gisements de pétrole ont été découverts dans ses sous-sols, ses trésors sont menacés par l'exploitation pétrolière. Notre reporter s'est rendu sur ces lieux de toutes les convoitises.

Dans l’est de l’Équateur, le parc national du Yasuní s'étend sur plus de 10 000 kilomètres carrés de forêt tropicale. Classé au Patrimoine mondial de l’Unesco depuis 1989, il abrite une nature parmi les plus riches au monde. Des centaines d'espèces de mammifères, d’oiseaux, de papillons, ainsi que des milliers de spécimens rares de plantes et d'arbres s'épanouissent dans cette partie de l’Amazonie.

Mais le parc est victime de sa nature exubérante. Ses sous-sols riches en pétrole représentent près de la moitié des réserves d’or brut de l’Équateur. En 2007, le président Rafael Correa a lancé une vaste campagne internationale pour tenter de protéger cette jungle et a demandé à la communauté internationale une compensation de 3,6 milliards de dollars, soit un peu moins de la moitié de ce que valaient les réserves de pétrole. Mais six ans plus tard, face au manque d’aides et de fonds, le président équatorien décidait d’exploiter le bloc 43-ITT, du nom du projet, pour financer le système de santé, le logement social et l'éducation des enfants du pays. L'exploitation du pétrole du parc a donc commencé en septembre dernier, au grand dam des communautés indigènes et des militants écologistes.

Car le pétrole est le moteur de l’économie équatorienne. Il représente plus du tiers des exportations du plus petit pays appartenant à l’Opep (Organisation des pays exportateurs de pétrole).

Lago Agrio est l’exemple de cette dépendance. Dans le nord-est de l’Équateur, cette ville s’est construite et développée à partir des années 1960 avec l’arrivée de la compagnie pétrolière américaine Chevron-Texaco. Partie au début des années 1990, l’entreprise américaine a laissé derrière elle une situation environnementale catastrophique, qui continue d’impacter les locaux. Les populations locales du Yasuní espèrent, elles, pouvoir au moins bénéficier de l’exploitation pétrolière.