Emmanuel Macron s'est présenté comme le plus européen des candidats à la présidentielle française et en défenseur du couple franco-allemand, lors d'une visite à Berlin jeudi où il a pu rencontrer la chancelière Angela Merkel.
Le centriste Emmanuel Macron, en tête des intentions de vote pour la présidentielle, était à Berlin jeudi 16 mars pour travailler sa posture internationale. Privilège rare : il a été reçu par la chancelière allemande Angela Merkel, une faveur qu'elle n'avait accordée jusqu'alors dans cette campagne qu'à François Fillon, fin janvier.
L'ancien ministre de l'Économie s'est dit "très sensible à ce geste", et d'autant plus remarqué qu'il est plutôt classé à gauche, même s'il prône un dépassement des clivages politiques. En effet, en 2012, la chancelière avait refusé de rencontrer le candidat Hollande n'accordant cette faveur qu'à Nicolas Sarkozy.
Des "convergences" avec Angela Merkel
"Je n'oublie pas que je ne suis là qu'en tant que candidat, mais j'ai vu beaucoup de convergences avec la chancelière", a déclaré Emmanuel Macron aux journalistes après sa rencontre d'environ une heure à la chancellerie avec celle qui est considérée comme la dirigeante la plus puissante d'Europe.
Le candidat du mouvement En Marche !, 39 ans, a déclaré avoir confié à la chancelière son fort attachement au "couple franco-allemand", son souhait de lutter "contre les extrêmes", de renforcer "l'Europe de la défense", ainsi que sa volonté de "tenir les engagements" européens de la France et d'y entamer des réformes structurelles, un sujet qui a souvent divisé Paris et Berlin par le passé. Il a aussi insisté sur la nécessité d'engager "une politique d'investissements européens", ce qui pourrait constituer un sujet conflictuel avec Angela Merkel.
L'avenir français se construira par une politique d'investissement commune avec l'Allemagne.
— Emmanuel Macron (@EmmanuelMacron) 16 mars 2017Du côté du gouvernement allemand, on tempère la portée de la rencontre. L'intention d'Angela Merkel n'est pas d'apporter "un soutien" au candidat Emmanuel Macron, mais de soigner "les relations avec la France", a affirmé de son côté une porte-parole du gouvernement allemand, Ulrike Demmer.
L'approbation de Sigmar Gabriel, le ministre des Affaires étrangères
En marge d'une rencontre avec le ministre allemand des Affaires étrangères, Sigmar Gabriel, Emmanuel Macron a vanté ses qualités de candidat proeuropéen : "Il se fait que je suis aujourd'hui le seul candidat vraiment pro-européen et j'en suis fier." Un brevet européen que le social-démocrate membre du gouvernement de coalition de la chrétienne-démocrate Angela Merkel lui a accordé dans une brève déclaration à la presse.
"Nous ne voulons pas nous ingérer [dans la campagne présidentielle], mais j'ai une chose à dire : tu es (...) en France le seul candidat présidentiel avec une vision claire (...) pour l'Europe", s'est-il adressé au candidat.
Avec AFP et Reuters