Les forces irakiennes ont poursuivi mercredi leur avancée dans l’ouest de Mossoul. Elles ont repris des bâtiments comme le siège du gouvernement provincial au groupe jihadiste et ont pu pénétrer dans le musée vandalisé en 2015.
Lorsque les forces irakiennes sont entrées dans le musée de Mossoul, après avoir encore progressé dans l’ouest de la ville, mercredi 8 mars, elles n’ont pu que constater les séquelles de la mise à sac des œuvres par l’organisation État islamique (EI).
"Le musée est complètement dévasté, les antiquités ont été volées", a déploré l'officier Abdel Amir al-Mohammedawi, des Forces d'intervention rapide, troupe d'élite du ministère de l'Intérieur. En 2015, les jihadistes ont détruit à coup de masses et au marteau-piqueur des statues antiques et des trésors pré-islamiques.
Mercredi, l’armée irakienne a chassé l’EI d'un quartier administratif où se trouvent le gouvernorat de la province de Ninive mais aussi le siège de la police et le bâtiment de la Banque centrale, où les jihadistes avaient dérobé des millions de dollars en 2014 lorsqu'ils avaient pris le contrôle de la deuxième ville du pays.
Mossoul, l’une des villes les plus minées au monde
Depuis le lancement de leur opération d'envergure sur Mossoul-ouest le 19 février, l'une des priorités de Bagdad est de s'assurer le contrôle du Tigre, qui coule au milieu de la ville. Les forces irakiennes ont annoncé mardi la prise de contrôle d'un deuxième pont, parmi les cinq qui enjambent le Tigre, celui d'Al-Hourriyah. Elles vont tenter de le réparer afin de rétablir un lien direct entre l'est et l'ouest de la ville, ce qui pourrait constituer une avancée stratégique majeure.
Les combats en cours dans l'ouest de Mossoul ont entraîné le déplacement de plus de 50 000 personnes, selon l'Organisation internationale pour les migrations (OIM). Mais la majeure partie des quelque 750 000 habitants de ce secteur sont pour l'heure restés sur place, où ils manquent de nourriture et de soins.
Leur présence représente un danger d’autant plus grand que, selon Handicap international, Mossoul a été minée avec des roquettes et mortiers non explosés ainsi que des bombes artisanales.
"On fait face à une très grosse urgence", affirme Fanny Mraz, la cheffe de mission de l'ONG en Irak. "Il y a déjà un afflux de blessés par des restes de mortiers ou de roquettes à Mossoul", poursuit-elle, interrogée par l'AFP. L’usage des bombes artisanales (IED en anglais) inquiète particulièrement Handicap international. "Les IED se matérialisent sous toutes les formes possibles. Ça explose en ouvrant la porte, en touchant la cafetière, en ouvrant le frigo, en soulevant un nounours", se désole Fanny Mraz.
Avec AFP