
Les habitants de Papouasie sont les premiers Indonésiens à se rendre, ce mercredi, aux urnes pour élire le président de l'archipel. L'actuel chef de l'État, Susilo Bambang Yudhoyono, aborde ce scrutin en grand favori.
REUTERS - Les premiers bureaux de vote ont ouvert mercredi en Papouasie, à l'extrémité orientale de l'Indonésie, donnant le coup d'envoi de l'élection présidentielle.
D'après les sondages, le président sortant Susilo Bambang Yudhoyono devance largement ses deux rivaux, l'ex-présidente Megawati Sukarnoputri et son actuel vice-président, Jusuf Kalla.
L'ancien militaire, qui est âgé de 59 ans, pourrait même être réélu pour cinq ans dès le premier tour, une hypothèse que les sondeurs jugent plus plausibles qu'un second tour en septembre.
"Nous sommes prêts pour le vote d'aujourd'hui, je suis certain que tout se passera en douceur", a dit Tabuni, qui dirige le bureau de vote de Puncak Jaya, en Papouasie, à deux fuseaux horaires de la capitale, Djakarta.
Le vote se déroule dans les 33 provinces de l'archipel aux 17.000 îles. La commission des élections (KPU) a recensé quelque 176 millions d'électeurs.
Les opérations de vote devraient être achevées à midi heure de Djakarta (05h00 GMT). Une société privée, l'Indonesia Survey Institute (LSI), diffusera rapidement les premiers résultats. Mais les résultats définitifs ne devraient pas être connus avant le 25 juillet.
Le favori des marchés
Ce scrutin n'est que la deuxième élection présidentielle directe depuis la démission de Suharto en 1998.
L'Indonésie était alors considérée comme l'"homme malade de l'Asie" et semblait sur le point de se disloquer. Aujourd'hui, avec une croissance économique ininterrompue ces cinq dernières années (et un PIB qui devrait progresser cette année encore de 3 à 4%), un retour à la stabilité politique et une amélioration sur le plan sécuritaire, le pays le plus peuplé du monde musulman est devenu la principale puissance économique de l'Asie du Sud-Est.
Certains analystes estiment même que l'Indonésie n'est pas loin de rejoindre le BRIC, association des principales économies émergentes (Brésil, Russie, Inde et Chine).
Les marchés misent sur une réélection de Yudhoyono, dont ils attendent un second quinquennat plus efficace dans la lutte contre la corruption et dans les réformes structurelles.
Ses adversaires, Megawati et Kalla, ont adopté eux un ton de campagne plus nationaliste, prônant une répartition plus favorable pour l'Etat des ressources tirées de l'exploitation des ressources naturelles du pays en association avec des
partenaires étrangers.
Tous deux ont par ailleurs exprimé leurs inquiétudes quant à de possibles irrégularités, dénonçant notamment la présence de faux électeurs sur les listes électorales.