Malgré le froid et la neige, 5 000 Roumains se sont de nouveau rassemblés à Bucarest mercredi pour demander la démission du gouvernement. Quelques heures plus tôt, le Parlement rejetait une motion de censure contre le Premier ministre.
Le Premier ministre de la Roumanie Sorin Grindeanu, qui affronte depuis une semaine une contestation populaire sans précédent, a assuré son maintien aux commandes en surmontant, mercredi 8 février, une motion de censure initiée par les adversaires d'un assouplissement de la législation anticorruption.
Après le vote, les partis d'opposition ont dit leur intention de continuer à suivre de près les décisions que prendrait le parti social-démocrate au pouvoir. Mercredi soir, malgré le froid et la neige, quelque 5 000 manifestants se sont quant à eux rassemblés devant le siège du gouvernement pour demander sa démission. "Nous existons, nous résistons", scandaient-ils.
Des manifestants pro-gouvernement, au nombre de 200, se sont eux aussi rassemblés devant les bureaux du président centriste, Klaus Iohannis, pour dire leur soutien au Premier ministre. Le président est brièvement sorti pour leur parler mais a refusé d'engager le dialogue.
Plus vaste mouvement de contestation depuis 1989
Confronté au plus vaste mouvement de contestation depuis la chute du communisme en 1989, le gouvernement avait retiré dimanche un décret dépénalisant certains faits de corruption concernant des sommes inférieures à 200 000 lei (44 200 euros). Le texte aurait ainsi permis de protéger des poursuites plusieurs dizaines de responsables publics.
Lundi, le gouvernement roumain a toutefois rejeté les appels à la démission lancés par des dizaines de milliers de manifestants. Les sociaux-démocrates et leurs alliés disposent d'une large majorité au Parlement depuis leur victoire aux élections législatives de décembre. Ils se sont abstenus lors du vote de mercredi, tandis que 161 députés votaient pour la motion de censure et 8 contre.
Avec AFP et Reuters