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"Rien ne nous arrivera", l'histoire d'une femme migrante

Raconter le parcours migratoire à travers les yeux d’une femme. Tel est le dessein du film de la réalisatrice Emna Najjar. Mais pour mener à bien son projet, elle lance une campagne de financement participatif.

Touchée par le regard d’une migrante dans un camp, Emna Najjar décide de faire connaître le sort de ces personnes jetées sur les routes. Journaliste de métier, la jeune Franco-Tunisienne décide de réaliser un film sur le parcours d’une mère entre l’Afrique et l’Europe, à la recherche de son enfant de 4 ans. Elle lance pour cela une campagne de financement participatif. Interview.

France 24 : De quoi parlera votre film ?

Emna Najjar : Le film retrace le parcours migratoire d’une jeune maman africaine. Son fils de quatre ans a été enlevé par son ex-mari et emmené de force avec lui sur le chemin des migrants vers l’Europe. Pour retrouver son enfant, Miram, 32 ans, traverse deux grands déserts africains, la mer Méditerranée, l’Italie, la France et tente de rejoindre l’Angleterre.

L’histoire est un prétexte pour montrer le parcours d’un migrant, à travers le personnage d’une femme, car quand on parle de la crise migratoire on parle rarement des femmes. Or, elles existent sur la route de l’exil.

Comment vous est venue l’idée de ce film ?

En tant que journaliste, je suis tous les jours confrontée à cette problématique. De plus, je vis dans le 11e arrondissement de Paris et je suis souvent vers Stalingrad et Barbès. Dans ces quartiers, je vois de nombreux migrants dormir dans la rue. Face à une telle situation, je me suis souvent sentie inutile.

L’année dernière lors du mouvement Nuit Debout place de la République à Paris, je suis entrée en contact avec une femme liée à une association qui vient en aide aux migrants. Avec elle, je suis devenue interprète pour les Soudanais, les Afghans et diverses associations. Je voulais faire plus mais je ne savais pas comment.

J’ai donc eu l’idée d’un film pour évoquer cette problématique et mettre en avant une femme. Je trouve ça terrible de vivre dans de telles conditions, surtout quand on est une femme, car à mon sens elle a besoin de plus d’intimité qu’un homme. Je me suis demandée : mais comment font-elles sur la route migratoire ? Alors j’ai décidé de le raconter dans un court-métrage de 26 minutes.

Vous mettez en place une campagne de financement participatif, à quoi servira l’argent récolté ?

La campagne a été mise en place samedi 21 janvier. Pour l’instant nous avons collecté que 95 € mais nous en espérons 3 500. L’argent servira à louer le matériel pour le tournage : à savoir une caméra, des objectifs et des projecteurs. Les comédiens sont tous bénévoles et le reste des frais sera à ma charge.

Si on n’arrive pas à atteindre ce montant, le film ne pourra malheureusement pas se faire. Le tournage aura lieu du 27 février au 6 mars avec 2 jours à Calais et 3, 4 jours dans un campement reconstruit.

Le site de la campagne de financement participatif.