Considéré comme le père de la démocratie au Portugal, l'ancien président socialiste Mario Soares est mort, samedi, à l'âge de 92 ans dans un hôpital de Lisbonne.
L'ancien président socialiste portugais Mario Soares, l'une des figures fondatrices de la démocratie au Portugal, est décédé samedi 7 janvier à l'âge de 92 ans, d'après le porte-parole de l'établissement où il était hospitalisé à Lisbonne. Le Portugal a décrété trois jours de deuil national à partir de lundi, a annoncé le Premier ministre Antonio Costa.
Le chef du gouvernement portugais lui a rendu hommage depuis New Delhi où il se trouve en visite officielle. "Nous avons perdu celui qui a représenté tant de fois le visage et la voix de notre liberté", a-t-il estimé sur Twitter.
Perdemos aquele que foi tantas vezes o rosto e a voz da nossa Liberdade. pic.twitter.com/k7eOpMek5w
— António Costa (@antoniocostapm) 7 janvier 2017L'hôpital n'a pas précisé les raisons médicales du décès de Mario Soares. Selon ses proches, il ne s'était jamais complètement remis d'une encéphalite, dont il avait été atteint en janvier 2013 et sa santé s'était encore dégradée après le décès de son épouse en juillet 2015.
Figure socialiste de la lutte contre la dictature salazariste
Mario Soares, qui a contribué à l'avènement de la démocratie en 1974 puis à l'intégration européenne du Portugal, est resté sur le devant de la scène politique pendant une quarantaine d'années. "Je suis un pauvre homme qui a eu la chance d'avoir pris des positions et d'avoir vu juste", disait-il dans un entretien publié en février 2015, refusant d'être qualifié de personnage "immortel".
Figure influente du pays, il a été le fondateur du Parti socialiste portugais, ministre des Affaires étrangères, deux fois chef de gouvernement, président de la République de 1986 à 1996, et député européen.
Hommage à Mario Soares, grand européen, grand démocrate, grand socialiste
— Bernard Cazeneuve (@BCazeneuve) 7 janvier 2017Personnage incontournable de la vie politique portugaise
Très actif jusqu'à un âge avancé, quand son pays est frappé de plein fouet par la crise de la dette au printemps 2011, il dénonce avec virulence l'absence de solidarité des grands pays européens qui, selon lui, "ont oublié le projet des pères fondateurs" pour se laisser guider par un "capitalisme sauvage".
Avec son aura de sénateur, il devient l'un des plus audibles pourfendeurs de la politique d'austérité budgétaire mise en œuvre par le précédent gouvernement de centre droit, sous la tutelle de l'Union européenne et du FMI.
À un peu plus de 90 ans, il avait consacré ses dernières interventions à la défense de l'ex-Premier ministre socialiste José Socrates, mis en examen dans une affaire de corruption.
"Il y a des figures qui marquent et marqueront notre démocratie. On n'a pas besoin d'être de la même couleur politique pour reconnaître ce qu'elles ont fait pour le pays", avait commenté fin décembre à son sujet, le président de la République Marcelo Rebelo de Sousa, un conservateur. De nombreuses personnalités, dont Marcelo Rebelo de Sousa et le Premier ministre Antonio Costa, s’était relayées à son chevet après son hospitalisation.
Avec AFP