
Le secrétaire général de L'ONU entame une visite en Birmanie au cours de laquelle il veut renouer le dialogue avec la junte au pouvoir. Il va également tenter de rencontrer l'opposante Aung San Suu Kyi, actuellement emprisonnée.
AFP - Le secrétaire général des Nations unies, Ban Ki-moon, s'est dit conscient jeudi des difficultés qui l'attendent, à la veille d'une visite de deux jours en Birmanie où il n'est pas sûr de pouvoir rencontrer Aung San Suu Kyi, actuellement en prison.
Mais il a affirmé sa détermination à faire de son mieux pour obtenir à terme la démocratisation du régime.
"C'est une mission très difficile mais pour amener des changements en Birmanie, en matière de réconciliation politique et de démocratisation, nous devons faire de notre mieux", a dit M. Ban à des journalistes jeudi soir à Singapour.
"Je sais que ma visite est entourée de certaines incertitudes", a-t-il poursuivi, dans une allusion à la possibilité d'une reprise vendredi du procès de la grande figure de l'opposition politique birmane Aung San Suu Kyi, qui coïnciderait avec sa propre arrivée dans le pays.
"Mais je vais exprimer les préoccupations de la communauté internationale devant la lenteur du processus de démocratisation (...) je vais dire exactement ce qu'elle attend et souhaite en matière de changements en Birmanie", a-t-il ajouté.
Il a réitéré les trois demandes essentielles qu'il compte présenter aux généraux qui gouvernent le pays: libération de tous les prisonniers politiques, y compris Mme Suu Kyi, reprise du dialogue entre le gouvernement et l'opposition comme élément essentiel d'un processus de réconciliation nationale, et création de conditions propices à la tenue d'élections crédibles l'an prochain.
M. Ban a indiqué qu'il verrait le chef de la junte, le généralissime Than Shwe, dès vendredi à Naypyidaw, la capitale administrative installée au milieu de la jungle par les généraux. Il rencontrera aussi des responsables de "tous les partis politiques légaux" et "d'anciens groupes armés" représentant diverses minorités ethniques.
Le chef de l'ONU a indiqué qu'il souhaitait rencontrer Mme Suu Kyi mais qu'il n'avait encore aucune certitude de pouvoir le faire. "C'est mon espoir. Mais je dois soulever la question directement avec le généralissime. Je n'ai reçu aucune confirmation" que cette rencontre sera possible, a-t-il souligné.
Mme Suu Kyi, secrétaire générale de la Ligue nationale pour la démocratie (LND) et prix Nobel de la Paix, est détenue depuis le 14 mai à la prison d'Insein, au nord de Rangoun, pour avoir enfreint les règles de son assignation à résidence en recevant un Américain.
Un procès lui a été intenté et elle est passible de cinq ans de prison, mais les autorités semblent avoir ralenti le processus de jugement en raison de la véhémence des réactions internationales. Mme Suu Kyi a été privée de liberté pendant plus de 13 des 19 dernières années.
L'ONU n'a cessé d'exiger la libération de tous les prisonniers politiques en Birmanie, y compris de Mme Suu Kyi, ainsi qu'une démocratisation du système politique.
Ces efforts n'ont, pour l'instant, abouti à aucun résultat tangible.
M. Ban a également indiqué qu'il se rendrait lors de sa visite dans le delta de l'Irrawaddy, pour voir l'effet des efforts humanitaires, dont ceux de l'ONU, déployés depuis que le cyclone Nargis avait dévasté la région en mai 2008.
Selon des responsables onusiens, M. Ban devrait terminer sa visite samedi soir à Rangoun par une "déclaration publique" au peuple birman.