Selon les autorités congolaises, des milices armées ont tué au moins 35 personnes pendant le week-end de Noël dans les localités de Nyanzale et Eringeti, dans la province du Nord-Kivu, dans l'est de la République démocratique du Congo.
Au moins 35 civils ont été tués les 24 et 25 décembre par des milices au Nord-Kivu, dans l'est de la République démocratique du Congo (RD Congo). Les violences interethniques paraissent s'intensifier dans cette région sur fond d'instabilité politique dans le pays.
Le décompte macabre avait commencé avec 22 morts recensés dimanche soir, mais il s'est alourdi à 35 personnes décédées, lundi. Toutes les victimes sont des hutus tués à l'arme blanche par des milices d'ethnie nande. Les massacres ont eu lieu dans la localité de Eringeti (dans le territoire de Beni) et de Nyanzale (dans le territoire de Masisi), toutes deux situées dans la province du Nord-Kivu.
Trois jours plus tôt, 13 civils nande avaient été abattus lors d'un raid d'une milice hutue dans un village voisin, à Bwalanda, à environ 80 km au nord de Goma.
Plusieurs centaines de civils ont été tués dans la région depuis octobre 2014, la plupart pendant des raids nocturnes menés par des groupes insurgés. Le gouvernement attribue ces attaques aux Forces démocratiques alliées (ADF), une milice islamiste ougandaise implantée dans le nord-est de la RD Congo depuis les années 1990.
Risque d’une flambée de violences avec la crise politique
Selon certains observateurs, d'autres éléments seraient impliqués, notamment des soldats de l'armée congolaise.
La France a "condamné" ces attaques et "réitéré son appel à une action résolue et coordonnée de l'armée congolaise et de la Monusco" (la Mission de l'ONU au Congo) pour "protéger la population civile et ramener la sécurité".
Les violences interethniques dans l'est de la RD Congo ont déjà fait des dizaines de morts cette année. Les relations entre communautés sont aggravées par les mouvements de population et les opérations menées par l'armée congolaise contre la principale milice hutue de la région.
Les affrontements entre milices se sont cependant multipliés au cours de la semaine écoulée, faisant craindre une flambée de violences liée à la crise politique à Kinshasa, où le maintien au pouvoir du président Joseph Kabila, malgré l'expiration de son mandat, est contesté par l'opposition. Cette crise pourrait créer un vide sécuritaire susceptible d'alimenter les conflits locaux.
Avec Reuters