Treize militaires au moins ont été tués dans l'explosion d'une voiture piégée visant un autobus public à Kayseri, dans le centre de la Turquie. Le gouvernement turc a pointé le PKK et arrêté sept personnes en lien avec l'attaque.
Treize militaires ont été tués et 56 blessés, samedi à Kayseri dans le centre de la Turquie, dans un attentat à la bombe contre un car transportant du personnel qui n'était pas en service, a indiqué un responsable turc. Tous les tués et 48 blessés étaient des militaires qui n'étaient pas en service, précise un communiqué de l'armée.
Le ministre turc de l'Intérieur, Süleyman Soylu a indiqué que l'enquête avait déjà permis l'arrestation de sept personnes. Cinq autres sont toujours recherchées.
L'attentat n'a pas été revendiqué, mais le président turc Recep Tayyip Erdogan a accusé le Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), "l'organisation terroriste séparatiste", selon les mots qu'il utilise habituellement pour décrire le PKK, d'être responsable de l'attentat.
"Tous les éléments désignent pour le moment le PKK", a également affirmé le vice-Premier ministre turc Numan Kurtulmus sur la chaîne de télévision NTV, tout en ajoutant "envisager toutes les possibilités, mais pour l'instant les éléments pointent vers le PKK".
Ressemblances "troublantes" avec l'attaque du TAK à Istanbul
Des images télévisées montraient samedi matin le bus réduit en épave fumante par l'impact de l'explosion. Selon l'agence de presse turque Dogan, l'explosion s'est produite au moment où l'autocar est arrivé à proximité d'une voiture qui était apparemment chargée d'explosifs.
"Il s'agit d'un attentat à la voiture piégée qui a été actionnée visiblement à un feu rouge. Cette voiture se trouvait du côté gauche de ce bus qui transportait notamment des militaires en civil qui sortaient en permission pour le week-end", explique la correspondante de France 24 en Turquie Fatma Kizilboga.

Cette explosion survient une semaine après l'attentat qui a fait 44 morts dans le cœur d'Istanbul, revendiqué par un groupe armé kurde, lié au Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), les Faucons pour la liberté du Kurdistan (TAK).
"Les autorités s'arrêtent déjà sur des ressemblances assez troublantes entre cette attaque d'aujourd'hui et celle qui a eu lieu la semaine dernière", précise d'ailleurs Fatma Kizilboga.
Les locaux d'un parti kurde saccagés
Peu après l'attentat, les locaux du principal parti prokurde en Turquie ont été saccagés par des dizaines de manifestants à Kayseri. Les manifestants sont entrés dans l'immeuble où ils se situent, jetant des papiers dans la rue et retirant le panneau du Parti démocratique des peuples (HDP) situé à l'entrée, selon des images de l'agence de presse Dogan.
Un groupe est ensuite monté sur le toit de l'immeuble, y a fait un feu et a déployé le drapeau rouge aux trois croissants des nationalistes turcs du parti d'extrême droite MHP.
Avec Reuters et AFP