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Polémique "sales connes" : Brigitte Macron "désolée" si elle a "blessé les femmes victimes"
En qualifiant de "sales connes" des militantes féministes lors d'un spectacle de l'humoriste Ary Abittan, la Première dame s'est attirée de vives critiques. Réagissant pour la première fois à la polémique, Brigitte Macron se dit "désolée" si elle a "blessé les femmes victimes", tout en ajoutant "ne pas regretter".
Brigitte Macron, l'épouse du président de la République, a réagi pour la première fois à la polémique dans une interview au média Brut, lundi 15 décembre 2025. © Gonzalo Fuentes, Reuters

Pas d'excuses à proprement parler, ni de regrets exprimés par Brigitte Macron, après la polémique "sales connes". Mais l'épouse du président de la République, qui réagissait pour la première fois sur le sujet dans une interview au média Brut lundi 15 décembre, s'est dite "désolée" si elle a "blessé les femmes victimes". 

L'indignation a été forte après la diffusion d'une vidéo où la Première dame qualifie de "sales connes" des militantes de #Noustoutes ayant interrompu un spectacle de l'humoriste Ary Abittan, un échange capté dans les coulisses des Folies Bergère.

"Je suis désolée si j'ai blessé les femmes victimes, c'est à elles et à elles seules que je pense", a déclaré l'épouse du président de la République, avant d'ajouter que ses propos étaient privés, et destinés à "quatre personnes".

Interrogée pour savoir si elle regrettait ses paroles, Brigitte Macron a répondu: "Je ne peux pas regretter. Je suis effectivement l'épouse du président de la République, mais je suis avant tout moi-même. Et donc quand je suis dans le privé, je peux me lâcher de manière absolument pas adéquate".

L'épouse du chef de l'État avait tenu ces propos début décembre en évoquant des militantes féministes qui avaient interrompu un spectacle d'Ary Abittan, accusé de viol mais ayant bénéficié d'un non-lieu de la justice. Les mots de Brigitte Macron avaient été captés sur une vidéo publiée par le site de l'hebdomadaire Public.

En coulisse avec l'artiste, la Première dame dit avoir voulu le rassurer et répondre à "sa peur" au lendemain de ces incidents qui avaient perturbé son spectacle la veille.

"J'avais besoin de rassurer. Je voulais rassurer, certainement maladroitement, mais je n'avais pas d'autres mots à ma disposition à ce moment là", a encore expliqué la Première dame, faisant valoir son "droit de parler" et son "droit de penser". Elle a précisé qu'elle ignorait que ces échanges étaient filmés.

La lutte contre les violences et de harcèlement, "une priorité"

Quatre militantes du collectif féministe #NousToutes, portant des masques à l'effigie d'Ary Abittan avec la mention "violeur", avaient interrompu son spectacle le 6 décembre dans la salle parisienne des Folies Bergère, scandant "Abittan violeur".

Fin 2021, l'humoriste avait été accusé de viol par une jeune femme qu'il fréquentait depuis quelques semaines. Après trois ans d'enquête, l'instruction a abouti à un non-lieu confirmé en appel en janvier, mais son retour sur scène est depuis contesté par des féministes protestant régulièrement aux abords des salles où il se produit.

Dans cette interview à Brut réalisée en extérieur de façon apparemment impromptue, Brigitte Macron réaffirme son engagement en faveur des victimes de violences et de harcèlement. "Quand on me demande de l'aide, je le fais toujours sur ce sujet parce que c'est une priorité", dit-elle, tout en revendiquant de la discrétion dans les actions qu'elle peut conduire. "Tout ce qui leur arrive me regarde", ajoute-t-elle.

Les propos de Brigitte Macron ont provoqué une vague de soutien envers les militantes féministes, de nombreuses actrices ou célébrités publiant des messages sur les réseaux sociaux affirmant : "Moi aussi je suis une sale conne".

Avec AFP