
Un avion américain s'apprêtant à atterrir à l'aéroport international de Piarco, à Trinité-et-Tobago, le 25 novembre 2025. © Amanda Sabga, Reuters
Trinité-et-Tobago et États-Unis poursuivent leur coopération militaire en pleine crise entre Caracas et Washington. Situé à une dizaine de kilomètres du Venezuela, l'archipel anglophone autorise le gouvernement de Donald Trump à utiliser ses aéroports pour "les semaines à venir" pour des "mouvements de nature logistique", a annoncé lundi 15 décembre, le ministère des Affaires étrangères de Trinité-et-Tobago.
Depuis août, Washington a déployé dans les Caraïbes une importante présence militaire officiellement pour lutter contre le trafic de drogue à destination des États-Unis. Caracas estime qu'il s'agit d'une opération visant à évincer le président Nicolas Maduro du pouvoir et s'emparer des immenses réserves de pétrole du pays.
La semaine dernière, un pétrolier transportant du brut vénézuélien a pour la première fois été saisi. Caracas a accusé lundi Trinité-et-Tobago d'y avoir participé. "Cet acte de piraterie constitue une grave violation du droit international et une transgression manifeste des principes de libre navigation et de libre commerce", selon un communiqué diffusé par la vice-présidente du Venezuela, Delcy Rodriguez.
"Conformément à la coopération bilatérale établie, le ministère a accordé des autorisations permettant à des aéronefs militaires des États-Unis de transiter par les aéroports de Trinité-et-Tobago dans les semaines à venir", selon le texte.
"Les États-Unis ont indiqué que ces mouvements sont de nature logistique, facilitant le réapprovisionnement et les rotations de personnel de routine", est-il précisé.
Coopération militaire entre l'archipel et les États-Unis
Alliée de Trump, la Première ministre Kamla Persad-Bissessar, arrivée au pouvoir en mai, a multiplié les déclarations hostiles au pouvoir vénézuélien tout en soulignant que Washington n'a jamais demandé à utiliser l'archipel pour lancer des attaques contre le Venezuela.
L'archipel a accueilli fin octobre le bateau de guerre américain USS Gravely, et un contingent de Marines américains a effectué du 16 au 21 novembre des exercices dans l'archipel, certains étant toujours présents.
Washington a aussi installé fin novembre un radar sur le nouvel aéroport de Tobago (deuxième île du pays où se concentrent les plages et les complexes touristiques), qui n'a pas encore été inauguré.
La coopération militaire entre l'archipel et les États-Unis a généré l'ire de Caracas, qui a notamment annulé les accords gaziers entre les deux pays.
Les États-Unis ont procédé à une vingtaine de frappes contre des embarcations de narcotrafiquants présumés depuis septembre en mer des Caraïbes et dans le Pacifique, avec un bilan de 87 morts.
Avec AFP
