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Qui est Paolo Gentiloni, le nouveau chef du gouvernement italien ?

Réputé discret et perfectionniste, le successeur de Matteo Renzi à la tête du Conseil italien, Paolo Gentilo, jouit d'une image de responsable politique compétent et d'une stature internationale. Portrait.

C’est un fidèle de Matteo Renzi qui a été choisi pour lui succéder. Dimanche 11 décembre, le président de la République d'Italie, Sergio Mattarella, a désigné le ministre sortant des Affaires étrangères, Paolo Gentiloni, à la tête du gouvernement que son prédécesseur avait quitté au lendemain de la victoire du "non" au référendum sur la réforme constitutionnelle.

L’ancien chef de la diplomatie italienne doit maintenant former son équipe avant un vote de confiance du Parlement qui, selon des sources politiques, pourrait intervenir dès mercredi.

Paolo Gentiloni, 62 ans, occupait le poste de ministre des Affaires étrangères depuis novembre 2014 quand il avait remplacé Federica Mogherini, nommée cheffe de la diplomatie européenne. Ancien journaliste diplômé de sciences politiques, le nouveau président du Conseil italien jouit d'une image de compétence et d'une stature internationale. Fin diplomate, il est apprécié au sein du Parti démocrate (PD) de Matteo Renzi, dont il est l’un des membres-fondateurs, ainsi que du président de la République.

Aristocrate, Romain de cœur et ancien maoïste

Romain de cœur et de naissance, membre d'une vieille famille aristocratique de la capitale, il fut, dans sa jeunesse, membre d’un mouvement maoïste avant de devenir, entre 1993 et 2001, le porte-parole de l'ancien maire de Rome Francesco Rutelli. C’est avec ce dernier qu’il avait participé au mouvement réformiste de gauche lancé à la fin des années 1990, l'Ulivo, qui deviendra en 2007 le Parti démocrate. Ce mouvement avait porté au pouvoir Romano Prodi, dont Paolo Gentiloni sera le ministre des Communications entre 2006 et 2008.

À la tête de la diplomatie italienne, Paolo Gentiloni a représenté l'Italie dans le monde au moment où celle-ci entendait retrouver toute sa place sur la scène internationale. À Bruxelles, il a défendu avec fermeté son pays tout au long de la crise migratoire, même si l'Italie n'a pas toujours été entendue lorsqu'elle réclamait davantage de solidarité de la part de ses partenaires européens.

Apprécié de Kerry et Lavrov

Apprécié tant par le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, que par son homologue américain, John Kerry, présents tous deux à Rome la semaine dernière, Paolo Gentiloni a la réputation d’être un perfectionniste, modéré dans ses jugements et ses opinons.

Le fait qu'il puisse se saisir sans tarder des grands dossiers internationaux a certainement joué en sa faveur. L'an prochain, l'Italie prend en effet la présidence du G7, le groupe des sept pays les plus riches de la planète, et organise un sommet de ses dirigeants en mai à Taormina en Sicile. La péninsule fera également son entrée au Conseil de sécurité.

Discret, à l'apparence toujours très classique, cet homme aux cheveux grisonnants est marié à une architecte. Le couple n'a pas d'enfants. Selon la presse italienne, Paolo Gentiloni aime l'opéra, le bon vin, les livres et le tennis.

Avec AFP