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Les chiffres du chômage américain font trembler les Bourses

Fragilisé par les mauvaises nouvelles venues des États-Unis, le CAC 40 repasse sous les 3 000 points. Même scénario sur la place de Francfort qui enregistre une baisse de quatre points. Londres résiste et chute de 2,7 %.

AFP - La Bourse de Paris s'est effondrée vendredi, le CAC 40 chutant de 5,48% à la clôture pour s'établir sous les 3.000 points, dans un marché paniqué par les chiffres désastreux de l'emploi américain.

L'indice vedette a perdu 173,15 points à 2.988,01 points dans un volume d'échanges de 3,546 milliards d'euros. Jeudi, il avait perdu 0,17% à 3.161,16 points.

Londres a cédé 2,74%, Francfort 4,0% et l'Eurostoxx 50 4,92%.

Le CAC 40 n'avait plus clôturé sous les 3.000 points depuis le 21 novembre.

Après avoir ouvert en baisse, le CAC 40 n'a cessé de dégringoler, perdant même au-delà de 6%, après l'ouverture à Wall Street.

"On constate une perte de repère absolue sur les marchés", a commenté Xavier de Villepion, vendeur d'actions chez Global Equities.

La place parisienne a "chuté sur des très mauvais chiffres de l'emploi" aux Etats-Unis, qui se sont "très au-delà du consensus", a observé de son côté un vendeur d'actions parisien.

Le taux de chômage aux Etats-Unis est monté à 6,7%, au plus haut depuis 15 ans. L'économie américaine a détruit 533.000 emplois en novembre, soit nettement plus que les attentes des analystes qui tablaient sur 325.000 suppressions d'emplois.

Ces mauvais chiffres confirment aux yeux des investisseurs la réalité de la récession qui s'installe aux Etats-Unis.

Dans ce contexte, la Maison Blanche s'est dite "très inquiète" et le président élu américain Barack Obama a appelé à des mesures "urgentes" pour aider les Américains à retrouver un emploi et stimuler l'économie.

"Les statistiques américaines désastreuses ont annulé les effets de la baisse des taux de la BCE", a remarqué M. de Villepion, les mauvaises nouvelles s'accumulant sur tous les fronts, tant sur le plan de l'emploi que des services.

La BCE a décidé jeudi d'abaisser le principal taux directeur de 0,75 point de pourcentage à 2,50%.

Par ailleurs, les cours du pétrole ont continué de s'enfoncer, affectés par le scénario d'une contraction de la demande pétrolière jusqu'en 2009. Les prix sont descendus vendredi sous à 39,50 dollars à Londres et 42 dollars à New York, des niveaux plus observés depuis près quatre ans.

Les principales capitalisations ont plombé la cote.

Les valeurs liées au secteur pétrolier ont été fortement chahutées: Total, première capitalisation du CAC, s'est effondré de 8,87% à 35,65 euros. CGG-Veritas a dévissé de 9,87% à 9,68 euros, et Technip de 5,68% à 18,25 euros.

EDF a de son côté reculé de 9,46% à 37,26 euros et GDF-Suez de 6,12% à 27,37 euros. "Le prix de l'électricité est aussi fonction du prix du baril", a expliqué le vendeur d'actions.

EADS a dégringolé de 9,46% à 37,26 euros à la suite d'informations de presse sur une recapitalisation en 2009 de l'avionneur Airbus par le groupe européen d'aéronautique et de défense, qui ont été démenties.

Sanofi Aventis a cédé 1,44% à 43,37 euros. Le groupe pharmaceutique, qui emploie 6.500 salariés dans sa force de vente aux Etats-Unis, a indiqué vendredi vouloir réduire ses effectifs commerciaux de "moins de 10%".

Bouygues a terminé en repli de 4,91% à 27,30 euros. Les analystes du groupe bancaire américain Goldman Sachs ont abaissé leur recommandation sur le titre à "neutre", contre "acheter" avec un objectif de cours ramené à 36,4 euros contre 41,9 euros précédemment.

Seul Essilor, valeur défensive, a terminé dans le vert, prenant 1,75% à 30,28 euros.