
À la surprise générale, le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov a annoncé un arrêt des frappes syriennes à Alep pour permettre l'évacuation des civils. Damas n'a pas commenté ces informations.
La Russie, alliée clé du régime de Bachar al-Assad, a annoncé jeudi 8 octobre un arrêt des raids aériens et des tirs d'artillerie de l'armée syrienne sur les quartiers rebelles d'Alep, une mesure censée assurer l'évacuation de milliers de civils pris au piège des violences.
"Les opérations de combat de l'armée syrienne ont été interrompues dans l'est d'Alep parce qu'il y a une grande opération en cours qui est l'évacuation des civils", a déclaré le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov, tout en précisant que des discussions militaires et diplomatiques russo-américaines se tiendraient samedi à Genève pour étudier notamment des plans d'évacuation des combattants rebelles et des civils qui le souhaitent.
"C’est plus calme"
Cette annonce n’a pas été commentée par les autorités syriennes, mais l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH), organisme d'information basé à Londres, a effectivement noté, via ses sources sur place, un arrêt des frappes de l'aviation syrienne et une baisse des tirs d'artillerie dans les derniers secteurs où les rebelles sont retranchés.
"C'est plus calme. Même les tirs d'armes légères ont diminué, ce qui n'avait jamais été le cas jusqu'à présent", a également confirmé le correspondant de l'AFP à Alep-Est.

Un responsable du groupe rebelle Noureddine al-Zinki, Yasser Youssef, a cependant émis des doutes sur l'annonce russe. "On ne peut juger du sérieux de cette déclaration qu'à la lumière de mesures concrètes garanties par l'ONU", a-t-il expliqué.
De son côté, la Maison Blanche a répondu qu'elle "attendait de voir" ces paroles se traduire en actes sur le terrain. "Depuis le début, notre approche est d'écouter attentivement ce que disent les Russes mais aussi d'étudier de près leurs actions", a déclaré le porte-parole de la présidence américaine, Josh Earnest.
L'armée contôle plus de 85 % d'Alep-Est
Fort de l'avancée fulgurante de ses troupes dans les quartiers rebelles à Alep-Est, depuis le début d'une offensive lancée le 15 novembre, le président Bachar al-Assad avait refusé jusqu'à présent les appels à un cessez-le-feu, voulant coûte que coûte s'emparer de la totalité de la deuxième ville du pays.
Les rebelles se retrouvent acculés dans quelques secteurs sud d'Alep-Est avec des dizaines de milliers de civils pris au piège, alors que l'armée syrienne, appuyée par des combattants iraniens et le Hezbollah libanais, contrôle désormais plus de 85 % de la partie que les insurgés avait conquise en 2012, selon l'OSDH.
Depuis le début de l'offensive à Alep, 384 civils ont été tués, dont au moins 45 enfants, dans les quartiers Est, selon l'OSDH, et 105 civils, dont 35 enfants, l'ont été à l'Ouest.
Avec AFP et Reuters