Dans un entretien accordé à FRANCE 24, Idi Nadhoim, le vice-président des Comores, assure que le gouvernement français ne l’a pas informé "de la liste des appareils interdits de voler en Europe".
Dans un entretien accordé à FRANCE 24, Idi Nadhoim, le vice-président des Comores et ministre des Transports, a assuré que le gouvernement français ne l’avait pas informé "de la liste des appareils interdits de voler en Europe". "Il y a énormément de compagnies qui sont interdites de faire voler leurs appareils en France, a-t-il expliqué. Etonnamment, la France ne nous a pas communiqué la liste des appareils de la compagnie Yemenia."
"Air Mozambique ou Air Angola sont interdits, là on a compris. Mais on n'a jamais entendu parler de la compagnie yéménite", affirme Idi Nadhoim. Sur l’antenne anglophone de FRANCE 24, il a ajouté : "J’aurais aimé que les Français nous informent de l’état de cet avion, qu’ils nous disent s’il avait des problèmes."
De son côté, le secrétaire d’Etat français aux Transports, Dominique Bussereau, a réaffirmé sur France Inter que le dernier contrôle sur le sol français de l’A310, qui s’est abîmé mardi en mer, avait eu lieu le 4 juillet 2007 à Marseille. "Nous n’avons pas autorisé l’avion à repartir avec des passagers, et comme par hasard on ne l’a jamais revu", a-t-il précisé.
Dominique Bussereau a aussi rappelé que le cas de Yemenia avait été débattu au niveau européen, à partir des informations transmises par la France. A la suite de "manquements" à certaines normes de sécurité, la Commission européenne avait placé la compagnie yéménite sous surveillance, sans toutefois l’inscrire sur sa liste noire des compagnies dangereuses.
"Pas d’accident en 40 ans"
Pointées du doigt par la diaspora comorienne et le gouvernement français, les autorités yéménites s’attachent à défendre depuis 24 heures la compagnie aérienne nationale. "Elles ont rappelé que l’Airbus qui s’est abîmé en mer avait subi un examen complet et approfondi sous la supervision de la compagnie Airbus au mois de mai dernier, et que l’avion était en parfait état de fonctionnement et de vol", indique François-Xavier Trégand, correspondant de RFI pour FRANCE 24 au Yémen.
Dans un communiqué publié ce mercredi, Yemenia affirme en outre "appliquer une sévère politique pour que ses avions soient pleinement opérationnels en leur assurant une maintenance régulière, conformément aux normes internationales appliquées par les grandes compagnies aériennes".
Yemenia Airways ajoute qu'elle "ne permet jamais à l'un de ses avions de décoller que s'il est en très bon état [...] comme en témoigne l'histoire de la compagnie, marquée [jusqu'à mardi] par l'absence d'un quelconque accident en 40 ans d'activités".
La réponse à cette polémique se trouve sans doute dans les boîtes noires de l’appareil, dont l’une a été repérée mardi après-midi. Les opérations sont en cours pour tenter de la récupérer.