Au menu de cette revue de presse française, mercredi 30 novembre, l’avancée du régime syrien à Alep-Est, un projet d’attentat déjoué en Allemagne, où les services de renseignement disent s’inquiéter de l’intrusion des hackers russes lors des prochaines élections. Un peu de politique, du cannabis, et des maths.
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A la Une de la presse française, ce matin, l’avancée du régime syrien à Alep-Est, où la zone tenue par les rebelles a été coupée en deux.
«A Alep, la rébellion prise au piège», annonce la Croix, qui évoque un «tournant» dans le conflit. «A à bout de forces», bombardées, «des milliers de personnes ont fui ces derniers jours», et «ces scènes terribles se déroulent presque en direct devant une opinion occidentale impuissante», écrit le journal, qui se demande si l’engagement de coalition internationale, en frappant l’organisation Etat islamique et en laissant le régime et son allié russe bombarder les rebelles, ne profite pas, finalement, à Bachar El Assad. «Les Occidentaux, répond le spécialiste Gérard Chaliand, son obligés de le préférer aux islamistes qui constituent 90 % des combattants anti-Assad en Syrie». «Les Occidentaux laissent Poutine et les milices chiites écraser le dernier grand bastion de la résistance populaire», confirme le chercheur François Burgat, qui prévient que la population «va continuer à payer le prix fort du terrible entrelacs de malentendus envenimés et d’appétits inassouvis» qui étrangle aujourd’hui la Syrie.
La menace islamiste continue de planer sur l’Europe. D’après le Monde, qui cite la presse locale, un employé du service de renseignement allemand, soupçonné de préparer un attentat contre le siège de ce service, à Cologne, a été arrêté. Cet homme de 51 ans, employé de banque et père de famille, aurait travaillé pour le renseignement allemand depuis le mois d’avril, et aurait été chargé de surveiller la scène islamiste allemande. Le renseignement outre-Rhin est sollicité sur plusieurs plusieurs fronts - confronté, également, à une possible ingérence des cyberpirates russes lors des législatives de l’automne prochain, selon l’Opinion, qui cite, cette fois, l’entretien que le chef des renseignements extérieurs allemands, le BND, a accordé hier au Süddeutsche Zeitung. Une interview où ce dernier met en garde contre le risque de voir des hackers russes chercher à influencer les élections, en utilisant la désinformation pour «fragiliser le processus démocratique», à l’image de ce qui s’est produit lors de la présidentielle américaine – où les piratages informatiques qui ont visé l’équipe d’Hillary Clinton auraient été, «très probablement», selon lui, téléguidés par la Russie.
Au Rwanda, une enquête a été ouverte, sur le rôle de vingt responsables français dans le génocide de 1994 - c’est ce qu’a annoncé hier le procureur général rwandais, selon le Figaro, qui estime que cette décision «pourrait à nouveau affecter les relations diplomatiques» avec Paris. Le journal rappelle qu’une commission rwandaise avait publié déjà le 1er novembre une liste de 22 officiers supérieurs français accusés d’implication dans le génocide, en réponse à la décision de deux juges français de relancer l’enquête sur l’attentat contre le président rwandais Juvénal Habyarimana, considéré comme l’événement déclencheur des massacres, pour entendre un ancien chef d’état-major rwandais qui accuse l’actuel président Paul Kagame d’avoir été l’instigateur de cet attentat.
En France, le vainqueur de la primaire de la droite et du centre, François Fillon, remanie son parti. Le nouveau patron des Républicains a dévoilé son organigramme. Le poste de président est supprimé, la direction lui revenant de fait, tandis celui de numéro deux est confié à l’un de ses fidèles, Bernard Accoyer. Le Figaro relève que François Fillon a aussi cherché à rassembler, en nommant ses ex-rivaux à la primaire Jean-François Copé, Nathalie Kosciusko-Morizet et Jean-Frédéric Poisson, au comité politique. Rassembler, tel est le nouveau credo de François Fillon, dont la large victoire, dimanche dernier, présente une faiblesse importante, d’après le Monde, qui rapporte que les longues files d'attente à la primaire ont été constituées, en réalité, majoritairement d'urbains, de catégories socioprofessionnelles supérieures et de retraités. Les milieux populaires s'en seraient, en revanche, désintéressés. «Comment reconquérir la droite populaire?», s’interroge le Figaro. «La question est de savoir si François Fillon pourra parler à la France «périphérique», à ces Français qui se sentent relégués, oubliés de toutes les politiques publiques (et que le Front national a su capter)», écrit journal, qui juge que «ce n’est pas en étant plus «social» mais en marchant pleinement sur ses deux jambes - le «redressement» et les «valeurs» - que François Fillon pourra fédérer toutes les droites, y compris la droite populaire».
On termine avec la suite des révélations de Libération, sur une affaire qui implique la brigade des stups, le service de police chargé de la lutte anti-drogue. Après avoir révélé, il y a plusieurs mois, l’existence d’une filière d’importation de cannabis, supervisée par cette brigade, sous couvert de démantèlement des réseaux de trafiquants, Libé réitère ses accusations, et parle de 40 tonnes de cannabis, au total, illégalement ramenées en France en octobre 2015 - un «trafic d’Etat» qui se serait déroulé «dans le dos de la justice», «sur fond de guerre des polices».
Si la France, on le sait, est le pays d’Europe qui compte la part la plus importante de personnes ayant déjà consommé du cannabis, elle s’illustre, en revanche, nettement moins dans le domaine des sciences et des mathématiques - c’est ce que fait apparaître une enquête internationale, dont les résultats ont été publiés hier, et sont repris par Libération. Zéro pointé pour les élèves français, qui s’avèrent être des billes en maths et en sciences en CM1, et même les derniers de la classe européenne.
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