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Après le rejet par référendum du texte original, jugé trop favorable aux rebelles par une majorité de Colombiens, le gouvernement colombien et les Farc sont parvenus samedi à un nouvel accord de paix destiné à mettre fin à 52 années de conflit.

La guérilla des Farc et le gouvernement colombien ont signé un nouveau traité, samedi 12 novembre, à La Havane pour tenter de sauver la paix, après le rejet par référendum d'un accord historique qui visait à mettre fin à 52 ans de conflit.

"Je dois humblement reconnaître que ce nouvel accord est un meilleur accord", a déclaré le président colombien Juan Manuel Santos à Bogota, en faisant référence au précédent pacte négocié avec la guérilla mais rejeté dans les urnes le 2 octobre par les Colombiens et qui avait pourtant, à l'époque, assuré qu'il s'agissait du "meilleur accord possible".

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Ce texte, qui sera publié en intégralité dans les prochains jours, "contient des changements, des précisions et des contributions de divers secteurs de la société", ont annoncé les parties dans un communiqué commun lu à La Havane par des diplomates de Cuba et de Norvège, pays garants du processus de paix.

Le texte initial prévoyait que les Farc déposent les armes et deviennent un parti politique, mais le camp du "non" en Colombie, mené par l'ex-président Alvaro Uribe, prônait des sanctions plus sévères pour les ex-guérilleros.

Au total, selon Juan Manuel Santos, 56 des 57 dispositions du premier accord ont été modifiées, mais aucun changement fondamental ne semble avoir été apporté à l'accord initial, selon les premiers éléments divulgués par le gouvernement.

Des "mécanismes" de restriction de liberté "précisés de manière concrète"

La participation politique des ex-guérilléros reste le seul volet inchangé. Il est maintenu que ces derniers ne recevront pas automatiquement de sièges au Congrès, mais ils pourront être candidats aux élections.

Sur le thème polémique de la justice, le chef négociateur de la partie gouvernementale, Humberto de la Calle, a laissé entendre devant la presse que seraient conservées les dispositions prévoyant que les auteurs de crimes graves repentis évitent la prison.

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"Les caractéristiques et mécanismes de la restriction de liberté ont été précisés de manière concrète", a-t-il déclaré, précisant également que le système de juridiction spéciale qui doit être mis en place ne comprendra pas de magistrats étrangers, contrairement à ce qui avait été initialement prévu.

Par ailleurs, les Farc se sont engagées à effectuer "un inventaire de (leurs) biens et actifs" dans le cadre de la réparation aux victimes, a encore révélé Humberto de de la Calle.

El nuevo acuerdo de paz es la victoria de Colombia. pic.twitter.com/b0AcSJs9ba

— Iván Márquez (@IvanMarquezFARC) 12 novembre 2016

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Ivan Marquez, chef de la délégation des Farc qui a signé l'accord avec Humberto de la Calle, a assuré que ce traité "préservait la structure et l'esprit" du premier texte, mais que "le seul chemin que doit prendre le nouvel accord est son application".

Les parties n'ont pas précisé si une consultation serait à nouveau organisée pour valider cet accord remanié et tourner enfin la page d'un conflit qui a fait officiellement 260 000 morts, près de 7 millions de déplacés et quelque 45 000 disparus.

Un "pas important" vers la paix pour John Kerry

Le président Santos, lauréat du prix Nobel de la paix cette année pour ses efforts en faveur de la résolution du conflit colombien, a reçu samedi le chef de file du "Non", Alvaro Uribe.

Celui-ci a indiqué avoir demandé au président de veiller à ce que ce nouvel accord "n'ait pas de portée définitive" et qu'il soit "porté à la connaissance des porte-voix du ‘Non’ et des victimes" avant d'être appliqué.

Samedi soir, des dizaines de personnes scandaient "On a pu le faire ! On a pu le faire !" sur la grande place Bolivar à Bogota, où un "campement pour la paix" était installé depuis un mois.

Le secrétaire d'Etat américain John Kerry a salué un "pas important" vers la paix, tout en soulignant qu'"aucun accord de paix ne peut satisfaire tout le monde dans tous ses détails".

De son côté, la chef de la diplomatie européenne Federica Mogherini a salué une "bonne nouvelle" et souhaité que ce texte "puisse recevoir une large adhésion de la société colombienne".

Issues en 1964 d'une insurrection paysanne, les Farc constituent la première guérilla de Colombie avec 5 765 membres.

L'autre rébellion, l'Armée de libération nationale (ELN, environ 1 000 membres), est aussi engagée dans des pourparlers avec le gouvernement mais l'ouverture officielle de négociations vient d'être suspendue, Bogota exigeant préalablement la libération d'un ex-député par l'ELN.

Avec AFP