
L'opposition vénézuélienne, qui tente de pousser le départ anticipé du président Maduro, a nié, mardi, toute reprise de dialogue avec le gouvernement, contrairement à ce qu'avait annoncé un émissaire du pape François lors d'une visite à Caracas.
"Quel dialogue ? Au Venezuela, aucun dialogue n'a commencé". Henrique Capriles, leader de la coalition de la Table pour l'unité démocratique (MUD, centre droit), en opposition au président Nicolas Maduro, a mis les choses au point, mardi 25 octobre, dans une déclaration sur le réseau social Periscope.
L'émissaire du pape, le nonce apostolique en Argentine Emil Paul Tscherrig, avait affirmé la veille à Caracas que "le dialogue national" avait "commencé", après une première rencontre entre représentants du gouvernement et de l'opposition ayant pour objectif d'"établir les conditions pour organiser une réunion plénière" sur l'île Margarita, dans le nord du pays, le 30 octobre.
Mais l'opposition, qui veut que Nicolas Maduro quitte le pouvoir, ne considère pas que la rencontre de lundi constitue l'ouverture formelle d'un dialogue. Et Henrique Capriles a affirmé ne pas avoir connaissance d'un supposé consensus, mentionné par l'émissaire du pape, pour une rencontre à la fin du mois. Le député Luis Florido, du parti Voluntad popular (Volonté populaire), fondé par l'opposant emprisonné Leopoldo López, a également démenti le début d'un dialogue national.
Un contexte de tension extrême
Nicolas Maduro est ensuite apparu à la télévision vénézuélienne pour raconter sa rencontre avec le souverain pontife, le "remerciant" pour son "soutien afin qu'on installe enfin une table du dialogue au Venezuela entre les différents courants de l'opposition et le gouvernement". Cette annonce surprise de dialogue est survenue à un moment d'extrême tension, après la suspension par le Conseil national électoral (CNE) du processus en vue d'un référendum révocatoire, qui devait entrer dans sa dernière ligne droite cette semaine. Furieux, le camp des opposants à Nicolas Maduro avait crié au "coup d'État" et à la "dictature".
La MUD, qui réunira mardi le Parlement – où elle est majoritaire –, brandissait d'ailleurs la menace de déclencher "un procès et une procédure devant le Parlement" contre le président accusé d'avoir manipulé le CNE à son avantage. Avec le référendum dans l'impasse, l'opposition étudie tous les moyens d'obtenir le départ anticipé de Nicolas Maduro, élu en 2013 et dont le mandat s'achève en 2019. Elle reproche au chef de l'État, héritier politique du défunt Hugo Chavez (1999-2013), d'avoir plongé ce pays producteur de pétrole dans une grave crise économique en n'ayant pas su prévoir la chute des cours du brut ni y réagir à temps.
Avec AFP