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Sur fond de désaccords au sujet de la Syrie, les relations se gèlent entre Paris et Moscou

Alors que la France et la Russie sont en désaccord sur la Syrie, Vladimir Poutine a reporté sa visite à Paris. Moscou accuse Paris d’avoir "envenimé la situation".

La tension ne cesse de monter entre la France et la Russie concernant le dossier syrien, alors que Moscou vient d'annoncer une rencontre entre les ministres de Affaires étrangères Sergueï Lavrov et John Kerry, samedi en Suisse, pour discuter de la Syrie.

Mercredi, le Premier ministre français Manuel Valls a qualifié d’ "injustifiable" l'attitude "d'obstruction" adoptée par la Russie en opposant son veto à une récente résolution au Conseil de sécurité de l'Onu. Cette dernière, proposée par la France, appelait à la fin des bombardements à Alep.

Nous continuerons à discuter avec la Russie et ses dirigeants, mais pas en vain pour trouver une solution de paix.

Manuel Valls

"Nous en appelons à la Russie pour qu'elle assume ses responsabilité de grand pays ", a déclaré le chef du gouvernement devant l'Assemblée nationale. "Sans le soutien de la Russie, massif, le régime d'Assad serait dans l'incapacité de livrer cette bataille d'Alep", a-t-il ajouté, avant de poursuivre : "Nous continuerons à discuter avec la Russie et ses dirigeants, mais pas en vain (...) pour trouver une solution de paix […] Nous avons pris acte de ce renoncement mais le dialogue se poursuit".

Au sein du gouvernement français, le ministre des Affaires étrangères Jean-Marc Ayrault demande, lui aussi, aux Russes d'arrêter de soutenir "le régime de Bachar Al-Assad et de bombarder l'ensemble la population civile d'Alep". Cependant, il se dit peu favorable à des sanctions dans l'immédiat contre la Russie ou l'Iran qui soutiennent le régime syrien. "La priorité n'est pas de rentrer dans un cycle de sanctions pour les sanctions", a-t-il déclaré mercredi lors d'une visite à Rome. 

La France demande "une trêve, un cessez-le-feu" à Alep pour permettre à l'aide humanitaire de parvenir aux quartiers assiégés, d’évacuer les blessés, et d’acheminer les secours médicaux. Un appel également lancé par des associations comme Médecins Sans Frontières.

Paris a "envenimé" la situation

De son côté, Vladimir Poutine qui s’est prêt à se rendre à Paris "lorsque le président Hollande se sentira à l'aise", accuse la France d’avoir cherché à "envenimer la situation" en forçant la Russie à mettre son veto au projet de résolution à l'ONU sur l'arrêt des bombardements en Syrie.

Les Français ont déposé "une résolution, tout en sachant qu'elle ne serait pas adoptée, pour obtenir un veto (de Moscou), envenimer la situation et attiser l'hystérie autour de la Russie", a assuré Vladimir Poutine, alors qu'il s'exprimait dans le cadre d'un forum économique à Moscou.

Selon le président russe, le ministre français des Affaires étrangères, Jean-Marc Ayrault, était venu le 6 octobre à Moscou rencontrer son homologue russe Sergueï Lavrov pour lui présenter son projet de résolution à l'ONU.

On appelle ça influencer et faire du chantage. Mais concernant la Russie, cela ne marche pas et ne marchera pas.

Vladimir Poutine

Sergueï Lavrov avait assuré : "nous ne voterons pas contre la résolution si vous prenez en considération nos amendements", a expliqué Vladimir Poutine."Et que s'est-il passé ensuite? Le ministre français des Affaires étrangères s'est envolé pour Washington, a rencontré le lendemain (le secrétaire d'État américain John) Kerry et ils ont accusé la Russie de tous les péchés mortels", a-t-il dénoncé."C'est nous qui devrions être vexés, pas nos partenaires, de cette situation", a-t-il estimé. Et d'ajouter : "On appelle ça influencer et faire du chantage. Mais concernant la Russie, cela ne marche pas et ne marchera pas".

Après le veto russe samedi aux Nations unies à la résolution française, les tensions diplomatiques entre la France et la Russie ont culminé mardi avec l'annulation par Vladimir Poutine d'une visite prévue de longue date à Paris, sur fond de raids aériens russes sur Alep, épicentre du conflit syrien. Cependant, Vladimir Poutine assure que ses "relations personnelles" avec François Hollande sont "bonnes". Il espère qu'elles les aideront à surmonter cet épisode.

Avec AFP