
Au menu de cette revue de presse française, jeudi 6 octobre, le rapport publié hier par la Cour des comptes, qui critique les dispositifs d’aide à l’emploi des jeunes, jugés inefficaces, les discours des candidats à la primaire de la droite «contaminés» par les idée du FN – selon la gauche. Et les inquiétudes sur la santé de la Deutsche Bank, à laquelle la justice américaine pourrait infliger une amende record.
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A la Une de la presse française, ce matin, le rapport publié hier par la Cour des comptes, qui critique l’empilement des dispositifs coûteux aux résultats «décevants» des dispositifs d’aide à l’emploi des jeunes.
Empilement des dispositifs, évaluations imparfaites, circuits de financement trop complexe, intervenants trop nombreux - malgré de bonnes initiatives, les magistrats financiers jugent que les résultats sont «décevants» au regard des moyens mis en oeuvre, 10,5 milliards d’euros par an. Les jeunes, qui sont le plus touchés par le chômage et dont François Hollande avait fait la première priorité de son quinquennat, rappellent les Echos, qui évoquent «l’échec» d’une politique ne parvenant pas à empêcher que la part des jeunes chômeurs sortis prématurément du système éducatif soit de 16,6 % en France, deux fois plus qu’en Allemagne. Le journal précise toutefois que l’enquête de la Cour des comptes ne fait pas de distinction, dans ce domaine, entre l’action de la droite et de la gauche qui se sont succédé au pouvoir. «Les jeunes, ces mal aidés de la République», critique l’Opinion, faisant part de sa sollicitude à l’égard de ces « jeunes aux illusions perdues» qui subiraient «d’abord les réformes éducatives sources d’inégalités accrues, la crise du logement, la rigidité du marché du travail, le barrage des rentes professionnelles, la gérontocratie, etc». «Plutôt que de tenter de corriger le marché, écrit le journal, nos dirigeants feraient mieux de concentrer leurs efforts sur l’école, la formation, l’apprentissage. Et vite: un tiers des 18-30 ans non-abstentionnistes votent Front national».
Le FN dont le discours imprègne la campagne pour la primaire de la droite - selon la gauche. L’Humanité dénonce l’utilisation, par l’opposition, du thème de «l’identité nationale»: «A droite, Marianne (est) défigurée (par les) Républicains», accuse le journal, en évoquant leur «vilaine manie d’aller manger dans la gamelle de l’extrême droite». Un propos semblable à celui qu’on retrouve dans Libération, qui a convié une vingtaine d’historiens à investir ses colonnes, à l’occasion des Rendez-vous de l’Histoire à Blois, et qui estime que «refaire l’histoire (est une) idée fixe de la droite». D’après Libé, «des Gaulois aux programmes scolaires, l’utilisation d’un passé mythifié et revisité à des fins politiques» serait devenue «un outil de campagne» du parti Les Républicains - allusion à la sortie de Nicolas Sarkozy, qu’on retrouve à la Une, dessiné par Mathieu Sapin, sous les traits d’Astérix, en compagnie du polémiste Eric Zemmour, alias Idéfix. L’ancien chef de l’Etat a déclaré le mois dernier que «dès que l'on devient français, nos ancêtres sont gaulois». L’ex-président/Astérix s’apprête à boire la potion magique du druide Panoramix dans le dessin de Kak, pour l’Opinion. D’après le journal, Nicolas Sarkozy, en quête d’un «second souffle», chercherait à montrer qu’il «continue de mobiliser le peuple de droite sur le terrain».
Une façon aussi de chercher à rattraper son retard sur Alain Juppé, dans les sondages. A 71 ans, le maire de Bordeaux fait toujours figure de favori, son expérience et sa modération parvenant à séduire les déçus de Nicolas Sarkozy et de François Hollande, d’après la Croix. Mais Alain Juppé est-il réellement «imbattable?», demande le Parisien, qui rapporte que ses rivaux, de droite comme de gauche, assurent que l’ancien Premier ministre est tout au plus une «bulle spéculative », gonflée au rejet qu’inspirerait Nicolas Sarkozy à une partie des Français.
La spéculation, la vraie, celle qui a provoqué la crise de 2008, continue de fragiliser les banques européennes. Huit ans après la faillite de Lehman Brothers, la Croix revient sur les inquiétudes sur la santé de la Deutsche Bank, qui pourrait être condamnée par la justice américaine à une amende de 12,5 milliards d’euros, pour un litige lié, justement, à la crise des subprimes. La justice américaine va-t-telle donner le coup de grâce à la Deutche Bank, au risque de déstabiliser tout le système financier européen? D’après Libération, un rapport parlementaire sur les amendes records infligées par la justice américaine aux entreprises occidentales, a été rendu public, hier. Le document des députés pointerait notamment l’utilisation de la lutte anticorruption par Washington à son seul profit. Depuis une dizaine d’années, la justice américaine multiplie les amendes records contre des entreprises occidentales - mais pas chinoises - pour le plus grand profit du Trésor, selon ce rapport, qui pointe une «volonté politique, parfaitement pensée, de valoriser la puissance américaine en faisant du droit un instrument de politique étrangère et de promotion de ses intérêts économiques». Un constat qui aurait amené les deux auteurs de ce document à glisser des amendements dans la loi Sapin II pour préparer la contre-offensive: désormais, la justice française pourra poursuivre une entreprise étrangère, notamment américaine, pour peu qu’elle «exerce tout ou partie de son activité sur le territoire français». «Histoire de rééquilibrer le chantage judiciaire », selon Libé, car «si c’est de bonne guerre, autant en faire autant» .
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