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Les Hongrois appelés aux urnes pour le référendum anti-réfugiés du Premier ministre Viktor Orban

Les Hongrois se rendent aux urnes dimanche à l'occasion d'un référendum sur la relocalisation des réfugiés au sein de l’UE. Le Premier ministre Viktor Orban veut faire de ce vote un plébiscite de sa politique anti-migrants.

"Voulez-vous que l'Union européenne décrète une relocalisation obligatoire de citoyens non-hongrois en Hongrie sans l'approbation du Parlement hongrois ?" C’est à cette question que les Hongrois sont appelés à répondre dimanche 2 octobre lors d’un référendum que le Premier ministre Viktor Orban rêve de transformer en plébiscite pour sa politique anti-migrants et en pied-de-nez à la volonté de l'Union européenne de répartir les réfugiés entre États membres.

Les Hongrois appelés aux urnes pour le référendum anti-réfugiés du Premier ministre Viktor Orban

Mais, selon la journaliste, le Premier ministre populiste est également "persuadé que l’identité chrétienne de l’Europe est mise en danger par l’arrivée massive de réfugiés musulmans et ce sentiment trouve un écho auprès de la majorité des Hongrois ".

Quelque soit l’issue du référendum, la Commission européenne affirme que le scrutin n'aura aucun impact juridique sur les engagements adoptés. Bruxelles a décidé il y a un an d’un plan de répartition de 160 000 demandeurs d'asile entre les 28 États membres de l'UE, mais seuls quelques milliers de personnes ont été "relocalisées". Persuadée qu’elle peut se soustraire à ce plan, la Hongrie n'a proposé à ce jour aucune place d'accueil.

Les ONG appellent au boycott ou au vote nul

Les sondages donnent le "non" largement vainqueur, un résultat à même de conforter politiquement Viktor Orban en Hongrie et de peaufiner son image de meneur du camp populiste anti-immigration en Europe.

La seule inconnue et le seul risque politique pour lui réside dans le taux de participation : pour que le scrutin soit valide, le nombre de votes exprimés doit en effet représenter au moins 50 % des inscrits. Afin d'éviter que ce quorum ne soit atteint, l'opposition de gauche et les ONG de défense des droits de l'Homme ont appelé au boycott ou au vote nul.

Pour Florence La Bruyère, il n’est pas acquis que le scrutin soit valide. Dans le cas où il le serait, "Viktor Orban aurait l’intention de modifier la Constitution pour inscrire dans le marbre la supériorité du Parlement hongrois sur les institutions européennes", explique-t-elle.

Mais avec une popularité au plus haut, portée par son discours décomplexé sur l'immigration qu'il compare à "un poison", Viktor Orban ne semble guère vulnérable. D’autant plus que depuis qu’il évoque sans cesse le thème de la migration, la popularité de son parti s’est vue renforcée.

En cela, ce référendum est avant un outil de politique intérieure. Son succès servirait de tremplin à Orban pour les élections législatives de 2018. Autre avantage de taille : "Pendant que l’on parle de migration, cela détourne l’attention du public d’autres problèmes comme la corruption ou le délabrement de la santé publique", conclut Florence La Bruyère.

Avec AFP