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L’ONU lance une commission d’enquête sur le Burundi

À la suite d'une résolution proposée par l'Union européenne, le Conseil des droits de l'Homme de l'ONU a chargé, vendredi, une commission d'enquêter sur "les violations des droits de l'Homme" commises au Burundi.

Le Conseil des droits de l'Homme a lancé, vendredi 30 septembre, à Genève, une commission chargée d'enquêter "sans délai" sur les violations des droits de l'Homme commises au Burundi depuis l'annonce de la candidature du président Pierre Nkurunziza à un troisième mandat controversé en avril 2015.

Une résolution en ce sens, proposée par la Slovaquie au nom de l'Union européenne, a été approuvée par 19 voix pour, 7 contre (dont celle de la Russie) et 21 abstentions.

Il s'agira de "mener une enquête approfondie sur les violations des droits de l'Homme et atteintes à ces droits commises au Burundi depuis avril 2015, notamment pour en évaluer l'ampleur et déterminer s'il s'agit de crimes de droit international". La durée du mandat de la commission est d'un an. Elle devra présenter ses premières observations lors de la 34e session du Conseil en mars 2017.

"Grand danger de génocide" selon un rapport de l’ONU

Les enquêteurs devront "identifier les auteurs présumés" de ces violations et "formuler des recommandations sur les mesures à prendre pour garantir que les auteurs de ces actes aient à en répondre".

Cette résolution fait suite à la publication d'un rapport de l'ONU, le 20 septembre, accusant le gouvernement burundais d'être responsable de graves violations des droits, systématiques et constantes. Le texte onusien avait mis en garde contre de possibles "crimes contre l'humanité" et un "grand danger de génocide".

Le Burundi critique la résolution initiée par l’UE

Le texte voté vendredi demande aux autorités burundaises de mener des enquêtes "approfondies et indépendantes" sur les graves violations des droits de l'Homme "de sorte que tous les auteurs de ces actes, quelle que soit leur affiliation, aient à en répondre devant un tribunal".

L'ambassadeur du Burundi au Conseil, Renovat Tabu, a fustigé la résolution. Elle "contient beaucoup de mensonges, de contre-vérités et des affirmations fondés sur un rapport très contesté par mon gouvernement", a-t-il déclaré. Le diplomate assure que "la situation s'est normalisée" dans son pays et que "la population vaque normalement à ses activités quotidiennes".

"Le Burundi aurait souhaité un projet négocié et regrette que l'UE ne lui ait pas permis, malgré sa demande insistante", a-t-il ajouté. Il n'a toutefois pas précisé si son pays coopérerait avec la commission d'enquête.

Avec AFP