Le Conseil de sécurité de l’ONU se réunit en urgence, dimanche à New York, alors que le régime syrien et son allié russe ont poursuivi leurs bombardements aériens sur les quartiers orientaux d’Alep contrôlés par les rebelles.
Le Conseil de sécurité de l’ONU sera-t-il à la hauteur de la pire crise humanitaire depuis la Seconde guerre mondiale ? C’est en tout cas ce qu’espèrent les diplomates des États-Unis, de la France, et du Royaume-Uni, qui ont demandé une réunion d’urgence, dimanche 25 septembre à 15h GMT, afin de débattre de l’escalade militaire en cours à Alep.
Face à eux, ils trouveront le représentant de la Russie, dont l’aviation participe à l’intense campagne de bombardements aériens sur les quartiers d’Alep tenus par les combattants opposés au président syrien Bachar al-Assad.
#Syrie "Face à la gravité du drame en cours à Alep, il n’y a plus de temps à perdre",déclaration de @jeanmarcayrault https://t.co/sCcJlsCYA3
— France Diplomatie (@francediplo) 25 septembre 2016La Russie étant l’un des cinq pays à détenir un droit de véto au Conseil de sécurité, les options des diplomates occidentaux dans l’enceinte des Nations unies semblent bien limitées. Les représentants des États-Unis, de la France, et du Royaume-Uni ont néanmoins décidé de sortir l’artillerie lourde sur le plan rhétorique en dénonçant les "crimes de guerre" commis par le régime syrien – et la complicité de Moscou dans ces atrocités.
La représentante permanente des États-Unis à l’ONU, Samantha Powers, a ainsi rejeté l’implication militaire russe en Syrie comme une action relevant de la "barbarie", tandis que l’ambassadeur français François Delattre comparait le martyre d’Alep à celui des villes européennes de Sarajevo et Guernica.
L'ambassadeur britannique Matthew Rycroft a lui aussi dénoncé "des violations flagrantes des lois internationales" à Alep et évoqué la possibilité de recourir à la saisine de la Cour pénale internationale.
Des dizaines de morts dans les bombardements
Mais sur le terrain, le déluge de feu continue. Les avions syriens et russes ont ainsi continué dimanche de pilonner des quartiers d’habitation d’Alep, détruisant des immeubles de la partie orientale aux mains des insurgés, ont déclaré des habitants et des rebelles.
Selon des habitants, les frappes aériennes qui visent l’est d’Alep depuis l’annonce de l’offensive jeudi sont plus intenses que jamais. Des dizaines de personnes ont trouvé la mort au cours des derniers jours. Selon l’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH), au moins 45 personnes, dont 10 enfants, ont péri samedi dans l’est d’Alep. L’armée syrienne, elle, assure ne viser que les insurgés.
Pour les groupes rebelles soutenus par les Occidentaux, les bombardements des zones assiégées d’Alep rendent tout processus de négociations vain tant que les combats ne cesseront pas et qu’il n’y aura pas de livraisons d’aide humanitaire sous l’égide de l’ONU.
Dans une déclaration signée par plus de 30 groupes rebelles, dont la plus importante faction soutenue par la Turquie, les pays du Golfe et l’Occident, les insurgés estiment que les bombardements qui ont fait des dizaines de morts ces jours derniers sont "sans précédent" et rendent vain tout processus politique que pourrait chercher à relancer Moscou et Washington.
Alors que les tractations reprennent au Conseil de sécurité de l'ONU, plus de 250 000 civils sont toujours pris au piège dans la partie orientale de la deuxième ville syrienne.
Avec Reuters et AFP