La compagnie aérienne française Air France a annoncé, mardi, une baisse de 5 % des réservations cet été en raison des attentats et des mouvements sociaux. Une tendance qui risque de s'accentuer jusqu'à la fin de l'année.
Sans surprise, les attentats à Paris de novembre 2015, la menace terroriste qui pèse sur la France et le conflit social au sein d'Air France n'ont pas fait du bien à la compagnie tricolore. "Sur la période juin-août 2016, Air France a constaté une baisse de ses réservations de 5 %", a annoncé Jean-Marc Janaillac, le PDG d'Air France-KLM à l'ouverture du salon de tourisme IFTM Top Résa.
Pour lui, la France était devenu beaucoup moins attractive pour les "groupes de touristes japonais" après l'attentat contre Charlie Hebdo en janvier 2015. Les attaques à Paris en novembre ont ensuite entraîné une chute des réservations en provenance d'autres pays asiatiques comme la Chine et aussi des États-Unis.
L'été n'était, en outre, qu'un avant goût des problèmes à venir de la compagnie aérienne. La tendance estivale devrait "s'accentuer sur la fin de l'année 2016, avec une baisse entre 5 % et 10 %", a prévenu Jean-Marc Janaillac. Pour lui les mouvements sociaux du printemps, notamment la grève des personnels de cabine d'Air France, n'a pas amélioré les affaires du groupe, portant atteinte à son image à long terme.
Optimisme pour Transavia
C'est dans ce contexte qu'Air France tente de réallouer ses capacités pour tenter de trouver la croissance sur ses marchés les plus prometteurs. Réduisant la voilure sur un marché long-courrier ultra-compétitif, il a augmenté cet été les vols de sa "low cost" Transavia, fer de lance de sa reconquête du marché européen. Sur la période janvier-août, le trafic passagers de Transavia France a ainsi crû de 32 % par rapport à la période identique de 2015.
"On est en route pour réaliser l'objectif [...] de plus d'un million de passagers supplémentaires cette année chez Transavia", a indiqué la PDG de Transavia France, Nathalie Stubler. "Ce succès commercial nous permet d'être confiants et très positifs sur l'année 2017 qui s'annonce."
Interrogé sur l'hypothèse d'une structure low-cost, cette fois dans le long-courrier, Jean-Marc Janaillac a affirmé ne pas avoir "de projets établis en ce sens, mais nous étudions toutes les ripostes possibles à l'arrivée de ce nouveau phénomène, qui est l'arrivée de compagnies low cost sur le long courrier."
Avec Reuters