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Trente-huit des 49 prévenus poursuivis pour vols dans l'affaire des "cols rouges", ces déménageurs d'objets d'arts destinés à être vendus à Drouot, ont été condamnés à des peines de prison, dont certaines avec sursis. Les 11 autres ont été relaxés.

Le verdict est tombé dans l'affaire des "cols rouges". Quarante neuf personnes – essentiellement des commissionnaires, quatre commissaires-priseurs et un dirigeant et un employé de vente volontaire – qui étaient en contact avec des objets d'arts destinés à être vendus à Drouot étaient poursuivis dans une vaste affaire de vols. La plupart ont été condamnés mardi 6 septembre à des peines allant jusqu'à trois ans de prison, dont la moitié avec sursis, et 60 000 euros d'amende.

Onze des 49 prévenus ont été relaxés. Parmi les six commissaires-priseurs poursuivis, trois ont été condamnés, à des peines allant jusqu'à 18 mois de prison avec sursis et 25 000 euros d'amende.

L'Union des commissionnaires de l'hôtel des ventes de Drouot (UCHV), cette institution chargée du déménagement et de la manutention des pièces présentées à Drouot dont les 110 commissionnaires étaient actionnaires à parts égales, a quant à elle été dissoute et condamnée à 220 000 euros d'amende.

Depuis l'éclatement de cette affaire, l'UCHV n'avait plus d'activité et Drouot avait changé de prestataire.

Pendant trois semaines en mars, le tribunal correctionnel s'est plongé dans l'univers des "cols rouges", aussi appelés savoyards.

Le tribunal a souligné que les "cols rouges", aussi appelés commissionnaires, faisaient un "métier difficile" agrémenté de pourboires, de "petits à côtés", a expliqué la présidente du tribunal, Sabine Faivre. Mais cette pratique ancestrale a connu des dérives, au point de n'avoir parfois plus grand-chose à voir avec la "récupération", invoquée par de nombreux prévenus. Des objets de grande valeur, des toiles de maîtres ont été dérobés.

Ces vols ont selon les juges pu prospérer grâce à "l'insuffisante rigueur" de certains commissaires priseurs "peu regardants", qui ont facilité l'écoulement des objets à la provenance trouble, en accordant aux commissionnaires des frais de vente réduits.

En 1860, année du rattachement de la Savoie à la France, Napoléon III avait octroyé aux Savoyards et Haut-Savoyards émigrés à Paris le monopole du transport et de la manutention à l'hôtel des ventes.

Ils devaient leur surnom au col rouge Mao de leur vareuse noire, sur laquelle était brodé en or leur numéro, étaient au maximum 110 et chaque nouveau était coopté par un ancien, auquel il rachetait la fonction.

Avec AFP