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Joe Biden reçu à Ankara pour apaiser les relations avec la Turquie

Le vice-président américain Joe Biden est arrivé mercredi à Ankara où il a rencontré le président turc Recep Tayyip Erdogan pour tenter d'apaiser les relations tendues entre les deux pays depuis la tentative de putsch ratée du 15 juillet dernier.

Se rabibocher avec Ankara. Le vice-président américain Joe Biden, arrivé mercredi 24 août en Turquie dans le cadre d'une tournée régionale, a tenté d'apaiser les relations américano-turques, altérées par le putsch manqué contre le président Recep Tayyip Erdogan le 15 juillet dernier.

Le vice-président américain s'est tout d'abord excusé d'Erdogan de ne pas être venu plus tôt après le putsch raté en Turquie le mois dernier. "Je m'excuse. J'aurais aimé pouvoir venir plus tôt", a-t-il déclaré à Erdogan, qui avait reproché amèrement à ses alliés occidentaux - États-Unis en tête - de ne pas avoir été solidaires après le coup de force du 15 juillet et de ne pas être venus à Ankara.

Le sort de Fethullah Gülen au cœur des tensions

Il faut dire que Joe Biden était très attendu sur cette question par le pouvoir turc, qui s’impatientait de voir un haut responsable occidental se rendre en Turquie depuis le coup d'État manqué. D’autant plus que la Turquie accuse l'ex-imam Fethullah Gülen, en exil aux États-Unis depuis 1999, d'en être l'instigateur.

Si Ankara n’a de cesse de réclamer l'extradition du prédicateur, Washington, qui de son côté ne semble pas pressé d’obtempérer, demande en retour des "preuves" de l’implication de l’ex-imam, qui nie toute responsabilité.

Le vice-président américain Joe Biden a, sur ce point, déclaré "comprendre les sentiments intenses" du gouvernement et du peuple turcs au sujet du prédicateur. Mais la Turquie va devoir fournir plus d'éléments incriminant l'ex-imam de 75 ans si elle veut obtenir son extradition, a-t-il ajouté, précisant qu'"aucune preuve" de son implication présumée dans le coup d'État raté n'avait été présentée.

Washington invité à accelérer l'extradition de Gülen

Joe Biden, qui a assuré que Washington "coopérait avec les autorités turques", a en outre souligné qu'il reviendrait aux tribunaux fédéraux de décider du sort du prédicateur, qui a créé un vaste réseau d'organisations caritatives, d'écoles et d'entreprises et vit en Pennsylvanie.

"Nous n'avons aucun, aucun intérêt à protéger une personne qui aurait nui à un allié, mais nous avons aussi besoin de respecter les exigences en matière de normes juridiques" aux États-Unis, a-t-il ajouté. Ce processus "prend toujours du temps [...] La colère du peuple turc est totalement compréhensible", a encore déclaré Biden.

L'écrasante majorité des Turcs semble convaincue de la responsabilité de Gülen dans le putsch raté, qui a été suivi d'une immense purge de ses partisans dans la fonction publique et la société civile turques. L'ex-imam a formellement nié toute implication.

Biden a enfin exclu un quelconque soutien de Washington aux putschistes en Turquie, comme l'avaient suggéré certains responsables turcs, provoquant un fort sentiment antiaméricain en Turquie. "Les États-Unis n'ont jamais eu une connaissance préalable de ce qui s'est passé le 15 juillet ou une quelconque complicité avec ces gens qui ont mené un acte lâche", a lancé Joe Biden.

Le Premier ministre Binali Yildirim a estimé que ces déclarations permettraient de renforcer les relations entre les deux pays, soulignant cependant que "les griefs du peuple turc seront allégés si les États-Unis accélèrent le processus d'extradition" de Gülen.

Avec AFP