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Des attaques des Taliban pakistanais font 23 morts près de la frontière afghane
Les Taliban pakistanais ont revendiqué samedi les attaques meurtrières menées la veille dans la province pakistanaise de Khyber Pakhtunkhwa, à la frontière avec l'Afghanistan. Ces attaques sont survenues quelques heures après que le gouvernement taliban d'Afghanistan a accusé le Pakistan d'avoir "violé la souveraineté" du territoire afghan, notamment à Kaboul, où des explosions ont été entendues.
Moment de recueillement pour les agents tués lors d'une attaque contre un centre de formation de la police dans le nord-ouest du Pakistan, le 11 octobre 2025. © Muhammad Kashif, AP

Les Taliban pakistanais ont revendiqué, samedi 11 octobre, des attaques meurtrières dans le nord-ouest du pays ayant causé la mort de 23 personnes, dont des civils.

Ces attaques ont eu lieu vendredi non loin de la frontière avec l'Afghanistan, dans la province de Khyber Pakhtunkhwa. Ces derniers mois, les militants talibans pakistanais (TTP) ont intensifié leur campagne de violence contre les forces de sécurité pakistanaises dans les zones montagneuses limitrophes avec l'Afghanistan, dirigé par un gouvernement taliban depuis l'été 2021.

Un attentat-suicide au moyen d'un véhicule chargé d'explosifs, suivi de tirs d'armes à feu, a visé un établissement de formation des forces de l'ordre et a coûté la vie à sept policiers.

Onze paramilitaires ont été tués dans le district frontalier de Khyber, et cinq personnes parmi lesquelles trois civils ont péri dans le district de Bajaur, ont rapporté des sources sécuritaires à l'AFP.

Tensions entre Kaboul et Islamabad

Les Taliban pakistanais ont revendiqué leur responsabilité dans ces attaques sur les réseaux sociaux.

Celles-ci sont survenues quelques heures après que le gouvernement taliban d'Afghanistan a accusé le Pakistan d'avoir "violé la souveraineté" du territoire afghan, notamment à Kaboul, où des explosions ont été entendues. Islamabad a fait valoir son droit à se défendre contre les attaques dans les zones frontalières.

Pour les autorités pakistanaises, ce sont les Taliban afghans qui favorisent cette résurgence du TTP.

Un rapport du Conseil de sécurité des Nations unies publié plus tôt cette année estimait que le TTP "a sans doute été le groupe extrémiste étranger en Afghanistan qui a le plus profité" du retour au pouvoir des Taliban afghans, "qui ont accueilli et activement soutenu" le mouvement.

Mais Kaboul dément fermement et renvoie l'accusation à Islamabad, l'accusant d'aider des groupes "terroristes", notamment la branche régionale du groupe État islamique (EI).

L'année 2024 a été la plus meurtrière pour le Pakistan en près d'une décennie, avec plus de 1 600 morts dans les violences.

Avec AFP